Yogi Ramsuratkumar is my Father |
QUELQUES MOTS SUR MON MAÎTRE
J'aurais
beaucoup à dire sur mon Père, Yogi Ramsuratkumar, mais les liens les plus
sacrés qui unissent un fils à son Père m'en empêchent : ils tissent, souvent,
des secrets qui doivent rester enfouis dans le coeur. Malgré tout, j'ai pas mal
à partager avec vous. Yogi Ramsuratkumar est un mendiant. Vêtu de haillons, il
vit au milieu d'une collection énorme de «souvenirs» en tout genre, allant de
sacs bourrés de papiers aux « malas » de fleurs séchées qui débordent de
partout. Des dévots, qui cherchent à recevoir sa bénédiction, déferlent en un
flux régulier dans ce décor apparemment de bon augure malgré son aspect non
conventionnel. Une des caractéristiques (choisie dans une liste trop longue
pour être énumérée ici) les plus frappantes qui émane de sa personne est son
rire. Yogi Ramsuratkumar n'arrête pas de rire, d'un rire pur et joyeux, jailli
de l'innocence même, qui ruisselle en clapotis pétillants de gaieté et l'inonde
de délices dont seul, peut jouir un homme à la fois libre de toute forme d'attachement
et, paradoxalement, à jamais esclave de l'espèce humaine. Alors qu'il rit, ses
yeux, pierres précieuses à l'éclat incomparable, scintillent du plaisir
qu'éprouve celui dont l'unique souci est le bien-être absolu de ses enfants.
Voici
vingt ans, je rencontrais Yogi Ramsuratkumar pour la première fois sur le plan
physique car, en vérité, je le connais, ou il serait plus exact de dire, il me
connaît de toute éternité. Je pense que personne ne peut se vanter de le
trouver, mais l'illusion de le trouver est caractéristique de la nature même
de l'appel.
L'amour
intarissable et la force d'attraction inépuisable qui se dégagent de sa
personne attirent à lui, aussi sûrement que la limaille de fer est attirée par
l'aimant. Sa compassion infinie est si forte que celui qui se trouve au nombre
de ses gopis n'a plus qu'à s'abandonner dans le sanctuaire de bien-être total
créé par sa bénédiction et sa grâce.
Il
n'est ni un maître, ni un gourou, ni un saint, ni un sage, car par sa dimension
universelle, il incarne tous ces personnages à la fois, et tellement plus
encore. Il se considère comme un pécheur répugnant et un Yogi fou. Et il est,
paradoxalement, comme nous. Ne sommes-nous pas tous des pécheurs et tous un peu
fous ? Mais que cette constatation n'aille pas vous faire croire que vous êtes
semblables à lui ! En dehors de son dévouement infini à la cause de l'humanité,
il pourrait nous ressembler, mais il est si incomparable, unique et tellement
soumis à la volonté divine de son Père céleste que le souffle nous manque,
effrayés que nous sommes, devant tant de splendeur. C'est le coeur émerveillé
que nous devrions contempler son étrange folie et ses péchés bénis.
Yogi
Ramsuratkumar est mon Père. En lui, j'ai mis toute ma confiance. Il a su briser
mon coeur de telle manière que les fissures sont devenues béantes pour
permettre, enfin, à Dieu d'entrer. Son exigence est sans merci et n'a pas de
fin. Il exige ni plus ni moins que la vision de Dieu; ni plus ni moins que de
vivre Dieu; d'aimer et de servir tout ce qui est. Il exige la perte de la
conscience d'être une entité séparée. Il exige de tomber dans la Folie où son
Père, Swami Papa Ramdas, le fit basculer.
Yogi
Ramsuratkumar, l'Enfant de Dieu, Bhagawan, est le seul refuge de ses vrais
dévots. Il est tout pour moi, il est mon Tout, mon Espérance. Il est l'incarnation
divine qui attend et ne cessera jamais d'attendre ses enfants. Il brise les
coeurs et, pourtant, qui ne se languirait d'avoir le coeur ébranlé ou réduit en
cendres par sa puissance d'amour miséricordieux ? C'est à genoux que l'on prie
pour avoir le coeur brisé de la sorte. Destruction que l'on chérit comme le
cadeau le plus précieux que Dieu puisse nous faire par l'intercession de sa
grâce.
Yogi
Ramsuratkumar est mon Père. Puissé-je, seulement, être un fils digne du regard
qu'Il pose sur moi.
Lee Lozowick,
Yogi Ramsuratkumar chei!