Le Divin ne s'offre qu'à ceux qui s'offrent eux-mêmes à la Divinité.
Sri Aurobindo


Toutes choses sont des déploiements de la connaissance divine.
Vishnou Pourâna, 2.12.39


Toute la vie est un yoga.
Sri Aurobindo, La Synthèse des yogas - I.




lundi 13 décembre 2010

SRI ANANDA


SRI ANANDA (1975)

SRI ANANDA a écrit des ouvrages pratiques sur le yoga, dont celui où sont extraient les passages suivant

"YOGA: COMMENT ÉVEILLER ET DÉVELOPPER VOS FORCES LATENTES".
Ouvrage essentiel d'entrée en la matière pour s'acheminer sur le véritable yoga, et pratiquer une sadhana.

SRI ANANDA a parcouru son Inde natale à la rencontres de divers êtres vouant leur vie à la spiritualité, il transmet les  enseignement et les expériences qu'il fît auprès d'eux.
Il nous en fait part dans son chapitre AUX PIEDS DES GRANDS SAGES où il y relate sa rencontre avec SRI AUROBINDO, mais aussi HARI BABA, SRI RAMANA MAHARISHI, SHREE MA ANANDAMAYEE, SWAMI RAMDAS, MAHATMA GANDHI.

Toutes ses rencontres sont très inspirantes et parfois extraordinaire comme celle de Ma Ananda Moyi qui me toucha profondément lorsque je lu pour la première foi à 19 ans le témoignage de Sri Ananda..

SRI ANANDA relate aussi dans son ouvrage d'autres rencontres avec des êtres moins connus dont celle avec un Sadhu de Rishikesh (extrait):


LA QUETE DE LA VERITE

Dès ma plus tendre enfance, j'ai eu l'occasion de visiter la plupart des sanctuaires de l'Inde. Comme ma mère était très pieuse, nous avions coutume d'effectuer au moins un pèlerinage par an. Un jour que nous allions à Mathura-Vrindraban, non loin de Delhi, autrefois appelé Vrij-Bhoomi (Le Pays du Dieu Krishna), je demandai à ma mère : « Pourquoi allons-nous en pèlerinage ? » — Elle me répondit en ces termes : « Un pèlerinage est l'expression extérieure - du chemine­ment intérieur de l'âme vers la Réalité ultime : "Dieu". Chaque sanc­tuaire possède ses caractéristiques culturelles, morales et spirituelles propres. Dans la vie de chacun de nous, il vient toujours un temps où l'on est las des problèmes quotidiens de la vie et où l'on souhaite partir à la recherche de quelque chose qui soit capable de nous apporter le calme et la paix intérieure. C'est ainsi que l'on accroît sa force morale et sa confiance en soi. Voilà pourquoi les gens vont vers les autels, les temples, les églises, les mosquées pour y faire des pèlerinages. » Depuis lors, chaque fois que je me suis rendu dans un sanctuaire, les paroles de ma mère me sont revenues à l'esprit et ont toujours été comme une vérité en marche devant moi.


HARDWAR-LA VILLE SAINTE
J'avais beaucoup entendu parler de la ville sainte de Hardwar, où plus tard, je me rendis seul. Hardwar est située sur les berges du Gange, le fleuve sacré. Elle se trouve à environ 200 kilomètres au nord-est de Delhi et c'est un haut lieu de l'hindouisme depuis des siè­cles. Je descendis au Ghat (endroit des immersions) appelé Har-Ki­Pairi (l'allée de Dieu) me baigner avec d'autres pèlerins dans les eaux fraîches du fleuve sacré. Il est dit qu'ainsi on se guérit des maux physi­ques les plus horribles et les plus douloureux, tout en purifiant son âme de tout péché. Je me demandais, alors, si ces pèlerins qui avaient fait parfois des milliers de kilomètres, étaient venus là surtout dans le but de purifier leur âme par ce bain dans le Gange sacré, ou bien aussi pour obtenir la guérison de leurs maladies. Il n'y avait qu'une réponse : seule la foi les avait amenés à la rivière sainte.
Par ailleurs, chaque pèlerin emporte avec lui un peu de cette eau précieuse dans de petits pots de cuivre ou dans des bouteilles ou encore dans des récipients pointus et scellés. Et ce n'est là ni supersti­tion ni mensonge, mais bien un fait réel que cette eau ne croupit jamais aussi longtemps qu'on la conserve. Cela a même été scientifi­quement prouvé. Ces petits récipients sont offerts en cadeau aux amis et aux proches et sont soigneusement conservés en vue de fêtes reli­gieuses. Au cours des cérémonies funèbres on asperge quelques gouttes d'eau sur la dépouille et le reste est versé entre les lèvres du défunt, tandis que l'on psalmodie des versets sacrés.


RISHIKESH. LIEU DE PELERINAGE DANS L'HIMALAYA
Je me rendis plusieurs  fois à Rishikesh, une petite ville encore ignorée des touristes. Seuls les pèlerins y viennent pour en repartir aus­sitôt leurs prières dites.
Sur le chemin de Rishikesh, je vis, de loin, monter un nuage s'éle­vant au-dessus des vertes collines boisées à l'arrière-plan de l'Hima­laya. La vision de ces montagnes était d'une beauté à vous couper le souffle. Une couche de neige immaculée les rendait étincelantes. Ainsi, C'était donc là l'Himalaya sacré qui sert de refuge aux grands Yogis depuis des siècles.
Lorsque j'atteignis Rishikesh, je découvris un lieu différent de tous les sanctuaires que j'avais connus jusque-là. La robe safran ou orange que j'avais vu portée ailleurs par quelques-uns seulement, était, a Rishikesh, partout présente. Je vis des centaines, des milliers de moines; et je me mis à songer à ceux d'entre eux qui vivent peut-être dans l'ignorance, en proie à des émotions ou des superstitions, sans être vraiment pieux sous leur costume, car la voie de la vérité est ardue.

 LE SADHU DE RISHIKESH
Un jour, cependant, je vis un vrai Sadhu (un Saint homme) assis, les jambes repliées. Ses paupières étaient closes et sur ses genoux repo­sait un bâton en forme de T. Il me prit l'envie de savoir à quoi il lui ser­vait. Tout d'abord, j'eus peur de le déranger, mais j'étais si attiré par ce personnage que j'allais m'asseoir silencieusement en face de lui, mais sans trop m'approcher. Il ouvrit enfin les yeux. Je le saluai très respec­tueusement. Après m'avoir regardé à plusieurs reprises, il me dit en me montrant son bâton : « Tu voudrais savoir à quoi sert cette béquille, n'est-ce pas ? » Je fis signe que oui, étonné qu'il pût ainsi lire ma pen­sée
Le Sadhu poursuivit : « Je vais te donner le secret de la santé. Mon bâton en forme de T a deux fins : je m'en sers, tout d'abord, pour m'y appuyer les bras quand je dors assis, mais il me permet aussi de contrôler le souffle de ma respiration. Lorsque, par exemple, je le place sous mon aisselle droite, en m'appuyant dessus, le souffle de ma respiration passe au travers de ma narine opposée et vice versa. Lors­qu'on a réussi à régulariser et à équilibrer cette alternance de la respira­tion, en fonction des conditions ambiantes, le corps reste sain. »
Il me rappela également que : « Si l'on constate que l'on ne respire que par une seule narine pendant un jour seulement, c'est que l'on couve une maladie; si cela se prolonge, cet empêchement provoque une maladie grave. Une respiration défectueuse peut être corrigée en s'asseyant sur le sol, et en rapprochant le genou du creux de l'aisselle en se penchant alors vers l'un des genoux, la respiration passe à travers la narine opposée, « Le souffle qui passe à travers la narine droite produit de la chaleur dans le corps, d'où son appellation de souffle du soleil. Celui qui passe à travers la narine gauche produit un effet rafraîchissant, il est donc appelé le souffle de la lune. » Après s'être tu un instant, le Sadhu me regarda droit dans les yeux et ajouta : « La régulation de la respiration présente le plus haut intérêt dans la préparation de la médi­tation. » Puis levant sa main droite, il déclara : « Que Dieu fasse pleuvoir sa grâce sur toi. »




LA NAISSANCE DU YOGA