Le Divin ne s'offre qu'à ceux qui s'offrent eux-mêmes à la Divinité.
Sri Aurobindo


Toutes choses sont des déploiements de la connaissance divine.
Vishnou Pourâna, 2.12.39


Toute la vie est un yoga.
Sri Aurobindo, La Synthèse des yogas - I.




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samedi 16 janvier 2010

MA SURYANANDA LAKSHMI


QUI ÉTAIT MA SURYANANDA LAKSHMI ?

  


Le "Journal Spirituel" de Mâ est un Enseignement suprême pour celui qui cherche la Vérité, ce qu'Elle a vécu avec les Dieux, les Mères Divines et le Christ, comme "Quelques aspects d'une Sâdhanâ", ce sont ses tous premiers livres.


"Jésus est toujours là et c'est chaque jour Noël pour la conscience qui dispose ses efforts en vue de rencontrer le Seigneur" Mâ Suryananda Lakshmi ,
 "L'Ascension de Jésus Christ" [La naissance de Jésus].


Préface de Madeleine LANGEVIN de l'ouvrage de Mâ Sûryânanda Lakshmî "L'Ascension de Jésus Christ".

"En publiant ses cours et conférences, Mâ Sûryânanda Lakshmî se situe d'emblée dans l'orientation indispensable de nos jours, qui est celle d'un œcuménisme élargi à toutes les grandes religions constituant chacune l'une des facettes différenciées de cette Unité vers laquelle toutes, elles convergent.
En effet, notre temps qui s'efforce, à travers bien des difficultés et des confusions, d'amener une compréhension plus universelle des différentes croyances, a besoin d'une ambassadrice telle que Ma Sûryânanda Lakshmî pour démontrer de manière irréfutable que toutes les religions issues d'une seule tradition ne divergent que dans leurs formes extérieures selon le caractère de l'époque à laquelle elles ont été enseignées. Mais leur essence profonde est la même, quoique souvent déformée ou enfouie sous un amas de raisonnements rationnels et ramenés à l'échelon purement humain.
Et c'est bien de cette clarification des textes qu'il s'agit dans les enseignements de Mâ Sûryânanda Lakshmî. Les purifiant en quelque sorte de la « Lettre qui tue », elle n'en considère que « l'Esprit qui vivifie ». Ses commentaires ne restent pas au ras du sol, mais elle les aborde pour ainsi dire par le haut afin que seule subsiste à cette altitude leur signification transcendante et totale.
Qui est Mâ Sûryânanda Lakshmî ? Rien en vérité ne semblait la destiner à devenir un lien lumineux entre la spiritualité occidentale et orientale et à libérer la foi de ses contraintes dogmatiques. Fille d'un professeur de langue et lettres françaises et d'une mère dont la famille comptait de nombreux missionnaires protestants, épouse d'un docteur en médecine fils et neveu de pasteurs, elle fit des études complètes jusqu'au baccalauréat latin-grec. Mais, en même temps, extrêmement musicienne, elle aborda la carrière de cantatrice et composa de très beaux poèmes mystiques d'une rare élévation et subtilité.
Et c'est sans doute sa nature d'artiste ouverte à l'inspiration qui lui permit, par la suite, de recevoir d'autres intuitions, véritables révélations de nature spirituelle.
Profondément chrétienne, d'une authenticité et sincérité totales, elle fut, dès sa jeunesse, consciente des limites qui l'empêchaient d'émerger dans des régions plus vivantes et plus vraies.
Ce fut Louis Meylan, philosophe vaudois, pressentant en elle cette soif d'absolu, qui lui mit entre les mains l'ouvrage de Vivekânanda sur le Jnâna Yoga. Et, en effet, l'ayant lu, elle eut la certitude que s'était ouverte la porte menant à l'univers de pensée auquel elle aspirait.
A partir de ce moment elle se mit à l'étude des textes hindous, Bhagavad Gîtâ, les écrits de Râmakrishna et Aurobindo Ghose avec lequel elle devait par la suite être en étroite communion et qui lui donna le nom de Sûryânanda Lakshmî, convenant à merveille à sa nature lumineuse; tandis qu'Anandamayee Mâ, un peu plus tard, le fit précéder de Mâ, c'est-à-dire Mère.
Retrouvant en elle les « réminiscences platoniciennes » qui d'emblée lui firent pénétrer le sens profond de ses lectures, un groupe d'amis, pendant la dernière guerre, lui demanda de lire et de commenter pour eux chaque quinzaine la Bhagavad Gîtâ. La pénombre des lampes voilées, favorisant la concentration, donnait à ces rencontres une ambiance particulièrement émouvante et consacrée.
Tout en menant une existence parfaitement chrétienne dont la compréhension se trouvait élargie par l'approfondissement des écrits hindous, elle n'eut jamais aucune opposition intérieure à concilier les deux approches spirituelles. Bien au contraire, ses lectures et études la poussèrent à voir dans la Bible autre chose que des événements et des personnages: « un chemin de l'âme qui monte vers Dieu ». Durant près de trente ans, tout en remplissant avec dévouement ses devoirs d'épouse, de mère, de femme de médecin, de maîtresse du foyer, exemple vivant de la possibilité de mener de front la spiritualité et les exigences pratiques quotidiennes, en secret — car nul dans son entourage ne s'en doutait — elle poursuivit ses recherches religieuses et vécut ses remarquables expériences mystiques publiées en 1963 chez Albin Michel, sous le titre de « Quelques aspects d'une Sâdhanâ ».
Par la suite elle fut amenée à donner un cours à l'Université populaire de Lausanne devant un auditoire enthousiaste et croissant ainsi que des conférences dans les principales villes de France et de Suisse. Ses enseignements attirent un public de plus en plus jeune, fidèle et attentif. Car en ces moments où l'humanité inquiète et tourmentée ne se satisfait plus ni des dogmes, ni des rituels vidés de leur vocation spirituelle, mais souhaite trouver une Réalité supérieure et valable, elle apporte un immense espoir en extrayant des textes anciens une Vérité unique, au-dessus de toute limitation et de toute forme. En confirmant la foi de ceux qui déjà en ont la grâce, elle augmente leur ferveur qu'elle rend plus dépouillée, plus authentique. Et elle éclaire ceux qui cherchent."

Madeleine LANGEVIN



Préface de Jean Herbert de l'ouvrage de Mâ Sûryânanda Lakshmî "Quelques aspects d'une SADHANA".

"Mâ Sûryânanda Lakshmî, de qui j'ai eu l'honneur de présenter une première plaquette (Six mois de visions divines. (Lyon, Derain, Collection « Les Dieux hindous », 1949.) 24 pp.) il y a presque quinze ans, a continué depuis lors le lent et patient travail de sadhana qu'elle avait entrepris sur le mode hindou le plus classique. Vers 1955, son expérience des états d'extase et des visions divines était suffisamment complète pour qu'elle puisse rédiger le texte que nous publions aujourd'hui.
Elle a néanmoins jugé préférable de ne pas le rendre public avant sept ans encore, pour se réserver la possibilité d'en vérifier les affirmations avec une rigueur scientifique pareille à celle d'un savant de laboratoire, attendant que la même vision, la même expérience, se fût maintes fois répétée et ainsi confirmée. Mais elle n'a apporté que d'infimes précisions à ce qu'elle avait écrit à l'époque.
Si Mâ Sûryananda Lakshmi a longuement médité les enseignements donnés par les sages de l'Inde, anciens et modernes, comme l'attestent à la fois les termes sanskrits précis qu'elle emploie, et son style, qui rappelle de façon frappante celui de Shrî Aurobindo, ils ne furent pour elle, conformément à la grande et pure tradition mystique, qu'un point de départ.
Ainsi orientée par eux, elle refit laborieusement elle-même, d'étape en étape, la route qu'ils parcouraient.
Les techniques hindoues de discipline spirituelle auxquelles elle s'est soumise expliquent l'éclairage sous lequel elle a vu le monde des dieux, tant dans le cosmos que dans le cadre microcosmique de l'individu humain, et aussi les possibilités d'évolution qu'elle perçoit pour la conscience humaine. Et cet éclairage particulier explique à son tour la terminologie qu'elle emploie. Cette dernière offre d'ailleurs plusieurs avantages non négligeables qu'à ma connaissance ne permettrait aucun autre vocabulaire : elle impose une minutieuse précision, et en même temps elle permet de respecter l'interpénétration constante des entités et des puissances divines.
Par ailleurs, la vaste formation occidentale de l'auteur, avec les rigueurs mentales, esthétiques et logiques qui en sont indissociables, lui a permis de présenter le résultat de ses expériences de façon aussi peu déroutante que possible pour le lecteur formé à l'école d'Aristote, de saint Thomas et de Descartes.
Le langage qu'elle emploie ne limite d'ailleurs en aucune façon l'universalité des vérités qu'elle a perçues et décrites, et tout mystique authentique peut facilement en surmonter les indiscutables difficultés de traduction, s'il confronte ces vérités avec celles qu'il a perçues lui-même sous l'éclairage offert par sa propre formation, et formulées en conséquence.
Si le chrétien n'a pas l'habitude d'une anatomie et d'une physiologie aussi détaillées de la vie spirituelle, il en reconnaîtra sans peine les grandes lignes, et il puisera, sans doute dans les détails fournis une aide considérable pour préciser, approfondir et développer sa propre expérience mystique.
Quant au psychologue, au psychiatre, au psychanalyste et à tous ceux qui s'occupent de vie intérieure, ils trouveront dans ces pages un document d'une valeur pour eux inégalée jusqu'ici.

JEAN HERBERT.




EXTRAIT du recueil "UNE offrande de nous-même" par Mâ Sûryânanda Lakshmî (Noutte Genton-Sunier).


« Hommes, frères, ayez confiance en vous- mêmes : Dieu est en vous ! » La parole admirable de Swâmi Vivekânanda, le grand disciple de Shri Râmakrishna qui est à l’origine du renouveau de L'Esprit dans le monde entier, au siècle dernier, est la parole que j'adresse à la jeunesse d’aujourd'hui comme d'ailleurs à tous les êtres et à tous les peuples.
« Le royaume de Dieu est au dedans de vous. », affirme également le Christ.
« En avant toujours en avant
Au bout du tunnel il y a la Lumière.
Au bout du combat il y a la Victoire. »
Shrî Aurobindo



Dans la vision, j'ai vu Veda*
et Veda s'est emparé de moi.
C'est pour cela qu'aujourd'hui
je chante
Veda a fermé mes yeux et fait pencher ma tête.
Le monde s'est évanoui
et j'étais ce petit enfant que la lumière a emmailloté,
dormant au sein d'un éblouissement merveilleux.
Veda pense tout ce qui est
et l'univers sort de sa bouche
comme le souffle paisible de l'éternité.
En lui tout est parfait.
L'enfant boit sa beauté,
il aspire dans ses narines
l'air léger de son harmonie :
il respire la perfection de la vie
et il la connaît.
Lorsqu'il rouvre les yeux sur le monde
il se souvient de Veda
et il éprouve encore la joie
dans laquelle toute la création est pure.
Extrait de Les Sentiers de l’Âme
* Connaissance et aussi le Verbe créateur, antérieur à toute manifestation.

Vous êtes d'origine protestante. Comment avez-vous été amenée à vous intéresser à l'Orient? Pourquoi cet intérêt pour l'Orient ?
J'avais vingt ans, mon père venait de mourir ; j'étais allée en Italie pendant l'été pour apprendre le français aux enfants d'une famille et parler moi-même l'italien. Alors que je revenais de ce séjour, est entré dans mon compartiment un grand monsieur et nous avons lié conversation. Ce monsieur était Jean Herbert, le traducteur de Shrî Râmakrishna, de Swâmi Vivekânanda, de Shrî Aurobindo, etc. Bien sûr, nous avons parlé de vie spirituelle, c'est venu tout seul. J'ignorais alors jusqu'à l'existence de la sagesse hindoue. J'avais été élevée dans la religion protestante qui ne me satisfaisait pas ; j'avais lu tous les philosophes possibles, de Platon à Bergson, sans trouver ce que je cherchais. Et Jean Herbert m'a dit qu'il m'enverrait des livres. Quelque temps après je suis allée rendre visite à mon ancien directeur de lycée, l'humaniste Louis Meylan, avec qui je parlais de choses spirituelles. Je lui ai raconté ma rencontre avec Jean Herbert. Il connaissait les livres publiés par celui-ci et m'a prêté le Jnana Yoga de Swâmi Vivekânanda. J'ai lu ce livre et me suis dit: « Voilà ce que je cherche, voilà ce que j'attends ». Plus tard, Jean Herbert m'a envoyé l'Enseignement de Shrî Râmakrishna et je me suis passionnée pour cette lecture. Je n'avais pas beaucoup de temps parce que je faisais encore des études de musique. Mais tous les matins, avant de commencer ma journée, je lisais une ou deux pages de Shrî Râmakrishna. Quand je suis arrivée au chapitre : « Soyez fou de Dieu », je me suis dit : « Je veux moi aussi être folle de Dieu. » Et je l'ai écrit à Jean Herbert qui m'a répondu : « Ne vous inquiétez pas. Du moment que vous le désirez si sincèrement, cela viendra. » Il a continué à m'en­voyer des livres à mesure qu'il les traduisait. La guerre est venue. Il m'a chargée alors d'être son intermédiaire entre l'ashram de Pondichéry et lui, puisque les relations étaient coupées entre les deux pays. J'ai donc reçu pendant la guerre le manuscrit de Shrî Aurobindo : The Secret of the Vedas.
Je l'ai dévoré, et en lisant les hymnes védiques, je me suis reconnue, je me suis sentie une âme sœur avec ces hymnes. Je suis un être védique essentiel­lement ; c'est d'ailleurs pourquoi je suis aussi enfoncée dans la vie terrestre, dans la vie cosmique, et en même temps donnée à Dieu. Parce que les Vedas, c'est cela : la vie terrestre, la vie cosmique qui est divine.

Vous n'avez jamais senti que vous étiez en train de renier le christianisme?
Pas du tout. Cela ne m'inquiétait pas. Je continuais à réciter le Notre Père et je n'ai jamais eu l'impres­sion de m'opposer au Christ en lisant ces textes qui exprimaient la piété, la foi, l'adoration de Dieu. Contrairement à ce qu'on croit, l'Hindou a une notion beaucoup plus intense et juste du Dieu unique que nous les Chrétiens. Il y a des milliers de Dieux en Inde mais tous se ramènent à un seul, l'absolu Brahman, tandis que nous, nous séparons vraiment beaucoup le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et la Trinité n'est vraie que pour les saints. C'est sainte Cécile qui a révélé la Trinité au pape Urbain III, c'est elle qui a vécu cette unité des trois. Pour le Chrétien, en général, c'est quand même toujours : Jésus - une personne, le Père - une personne, et puis le Saint-Esprit. Tandis que l'Hindou jette le dieu adoré, la statuette, dans le Gange, parce qu'il sait que l'Absolu, la Vérité est au delà. L'Hindou a une notion beaucoup plus réelle et vécue de l'Unité de Dieu, de l'Unité de la vie et de l'Unité de l'Esprit.
Finalement j'ai été amenée à Genève où j'ai eu ma première vision. J'étais allée, malade, consulter un médecin et, marchant dans la ville, j'étais entrée dans une église où je me suis agenouillée en répétant une prière du Christ : « Seigneur, que Ta volonté soit faite et non la mienne. » Tout en étant avec les textes védiques, les textes hindous, je me répétais la prière du Christ : « Seigneur, que Ta volonté soit faite et non la mienne. » Et c'est là que soudain, le coin de l'église où je me trouvais toute seule s'est rempli d'une lumière éclatante. J'ai vu le Christ, j'ai entendu le Christ me dire : « Va jusqu'au bout de ton expérience hindoue, tu me reviendras après ; ton rôle est d'unir l'Orient et l'Occident. » Et la phrase s'est répétée deux fois. Je me trouvais au pied d'une statue de marbre tout à fait anodine de sainte Thérèse d'Avila que je regardais, et cette statue s'est mise à vivre : elle a eu d'abord un visage excessi­vement douloureux, et puis, peu à peu, ce visage s'est illuminé pour s'épanouir dans une sérénité parfaite, une sorte d'Aube radieuse. C'était le Christ. Dehors, le ciel était resté noir, bouché, avec de très gros flocons de neige qui tombaient serrés. C'était ma première expérience. Une lumière étincelante dans un coin sombre d'église et le Christ m'appa­raissant avec un visage d'abord très douloureux et puis ensuite épanoui dans la Paix totale de l'Unité : « Je suis le Christ, ton rôle est d'unir l'Orient et l'Occident. »
Je suis allée chez le médecin, qui a fait les examens nécessaires et le lendemain, avant d'aller reprendre mon train, je suis retournée à l'église. Je me suis agenouillée à nouveau. J'ai de nouveau répété la prière du Christ : « Que Ta volonté soit faite et non la mienne. » Et la vision est revenue. Je ne demandais pas qu'elle revienne. Je demandais à prier et à comprendre un peu ce qui s'était passé la veille. Alors, quand j'ai revu ce visage tellement douloureux, j'ai demandé intérieurement : qui est ce visage ? Et la réponse est venue : « Tu es ce visage. Tu souffriras beaucoup, mais tu t'épanouiras dans la sérénité de la lumière, exactement comme ce visage. » Et la phrase est revenue : « Je suis le Christ, va jusqu'au bout de ton expérience hindoue, tu me reviendras après, ton rôle est d'unir l'Orient et l'Occident. » Autrement dit de démontrer aux hommes que la religion est Une, que la vie spiri­tuelle est Une et qu'il n'y a pas lieu d'opposer un credo à un autre. Ils sont des béquilles, comme dit Mâ Ananda Moyî, qui nous aident à aller jusqu'à un certain niveau. Après quoi il faut les abandonner pour aller plus loin, plus haut, où l'on trouve Dieu. Je suis rentrée chez moi, faible, avec le conseil du médecin : trois mois de repos. Alors, j'ai tout de suite compris que c'était Dieu qui me donnait ces trois mois pour faire un peu le travail que j'avais à faire. Je n'ai pas autrement réfléchi à la parole du Christ, mais je l'ai enfouie dans mon coeur et j'ai attendu sans y toucher. A la maison je n'ai rien raconté. Entre temps, j'avais écrit à Shri Aurobindo pour lui demander s'il acceptait d'être mon maître.
Je suis donc allée dans un petit endroit, Corbeyrier, au-dessus d'Aigle. J'ai donné mon fils à ma mère, il avait un an, et mon mari s'est débrouillé à Vissoie, tout seul. Dès le premier jour j'ai médité durant des heures et des heures. Finalement j'ai médité seize heures par jour, et j'ai su plus tard que c'était le temps de méditation qu'on impose aux Râja yogins, ceux qui recherchent l'accomplissement intérieur, la Voie Royale. Cela commençait le matin, à quatre heures. Je me réveillais avec un mantra sanscrit dans la tête alors que je ne connaissais pas le sanscrit -je savais que c'était Shrî Aurobindo qui me l'en­voyait - et je méditais quatre à cinq heures, immo­bile sur mon lit, toujours très loin de toute conscience humaine. Puis je me levais et tout en M'habillant et en déjeunant je faisais du japa ; je récitais « Mon Seigneur et mon Dieu » ou bien « Aum Shrî Râm », ou une des paroles sanscrites que j'avais reçues. J'ai eu là mes premières visions divines dont j'ai parlé dans mon Journal Spirituel. J'allais me promener et je chantais tout le temps « Hare Krishna » ou « Shrî Râm ». Et les gens que je rencontrais étaient Dieu pour moi, étaient Krishna ; je ne voyais plus que Krishna dans les petits paysans que je rencontrais, avec leurs vaches, sur le chemin. Après le repas, je recommençais à méditer. De là-bas j'ai téléphoné à Jean Herbert pour lui demander de m'envoyer le Râja Yoga de Swâmi Vivekânanda, avec les Aphorismes de Patanjali. J'ai lu ces aphorismes jour après jour, et entre deux lectures je méditais. J'ai ainsi gravi les différents échelons et suis parvenue au nirvikalpa samâdhi au
16 cours de ces trois mois. Pendant tout ce temps je n'ai pas pris un seul médicament et quand je suis rentrée, ma santé était bonne. J'avais acquis la faculté de méditer n'importe où, n'importe quand, n'importe comment. Si bien que je méditais la nuit, je médi­tais en travaillant, je méditais en faisant mes courses, je méditais dans les trains, partout, dans les maga­sins. J'avais acquis la faculté de me concentrer, d'être en Dieu, et de faire ce que j'avais à faire simultanément. Pendant deux ans j'ai vécu en extase, en méditation, en samâdhi tout le temps et tout en faisant mon travail. En vérité c'est Dieu qui l'a fait, ce n'est pas moi. Comme le répètent tous les saints, tous les sages : « C'est Dieu seul qui a tout fait. » Au bout de deux ans cette faculté de méditer tout le temps, partout, a disparu. J'avais eu un autre bébé.
J'ai vécu ainsi pendant dix-sept ans totalement hindoue, rencontrant les Dieux de l'Inde, connais­sant leurs attributs, vivant avec eux, recevant leur enseignement. Et puis un jour, c'était durant l'hiver 1965, nous étions à la montagne avec les enfants, tout près de l'endroit où j'avais eu mes premières visions en 1948. Les enfants étaient partis faire du ski avec leur père, j'étais seule à la maison, et là tout d'un coup, j'ai su que le moment était venu de reprendre la Bible. Je n'avais jamais senti que le Christ était absent de ma vie, au contraire. Et à ce moment-là, je savais que la sagesse de l'Inde et le christianisme étaient devenus en moi un seul et même corps, une seule et même vie. Concrètement. Spirituellement bien sûr. Mais concrètement aussi. Quand j'ai donné plus tard des cours sur le thème : « Foi chrétienne et Spiritualité hindoue », ce titre a un peu choqué au début. Mais depuis vingt-quatre ans qu'il se promène partout, il a fait son chemin et il est devenu comme une articulation de la pensée dans le monde.
Je supposais que ce serait les Évangiles qui m'at­tireraient, mais c'est l'Apocalypse qui s'est imposée. Dans l'année qui suivit, j'ai écrit deux mille cinq cents pages où j'ai expliqué l'Apocalypse mot à mot sans en sauter un seul, du premier chapitre à la fin du vingt-deuxième et ce fut pour moi-même une révélation totale: Le Message immortel de l'Apocalypse ou la Révélation de Dieu en l'homme, n'importe quand, en tout siècle; et c'est aussi le cheminement du yoga. C'est grâce à ma vie hindoue, grâce à mes méditations, mes extases, mes samâdhis, que j'ai pu comprendre la Bible du haut de l'Esprit. J'ai écrit une Exégèse spirituelle de la Bible, et non plus, comme on le fait, une analyse intellectuelle. Dans la Bible, d'un bout à l'autre, que ce soient l'Ancien ou le Nouveau Testament, je ne vois que Dieu à chaque page, à chaque mot. L'Éternel qui vient pour nous instruire. Et mainte­nant, lorsque je parle en public, que de fois l'on me dit: « On n'a jamais entendu la Bible expliquée de cette manière. Vous nous rendez la Bible, vous nous rendez le Christ. » Les Hindous qui m'entendent parler des hymnes védiques me disent : « Vous nous rendez notre vraie sagesse hindoue. » J'ai toujours vécu les choses avant de les lire. Par exemple, le livre Spiritualité hindoue de Jean Herbert, qui est extrêmement important et intéressant, je l'ai lu après coup et j'ai retrouvé là quantité de choses que j'avais vécues. Le symbole de Brahma est l'œuf et je l'ai vu. La vie spirituelle est un fait. C'est pour cela que la vie matérielle est plus proche de l'Esprit que le mental. C'est pourquoi aussi les textes sacrés sont très concrets. La Bible est très concrète, la Bhagavad Gîtâ est très concrète, les hymnes védiques sont très concrets. Le concret est le reflet de l'Esprit sans mensonge. Le mental, lui, est la plaque tournante qui reçoit toutes les indications des trois plans inférieurs de la conscience et de la vie et aussi les informa­tions des plans supérieurs ; il doit les accomplir dans la piété afin que l'être entier puisse monter à Dieu. Le rôle du mental est d'être fidèle à Dieu. L'ego, C'est-à-dire le moi mental, a été créé par Dieu pour être la mémoire des textes, l'étude des textes qui, à un moment donné, se dépassent pour s'élever plus haut et entrer dans l'intuition, puis dans la compré­hension supérieure, le supramental comme dit Shrî Aurobindo et, finalement, dans la contemplation, l'adoration qui est le sommet de l'intelligence. Le sommet de la compréhension, c'est l'adoration. Le mental progresse par l'émerveillement et l'amour. On peut s'émerveiller devant un texte, l’aimer et donc le comprendre. Comme me l'a dit l'une de mes plus anciennes auditrices: « Mâ, quel amour il vous a fallu pour comprendre l'Apocalypse comme vous le faites ! » C'est vrai. Et je m'émerveille à chaque fois. C'est la révélation de Dieu en l'homme. Vous le voyez, tout en parlant, je vous démontre comment le Christianisme et l'Hindouisme étaient mêlés à l'origine en moi et sont devenus vraiment une seule et même vie, une seule et même conscience, un seul et même être, absolument indivisible. Le Christ est la Mère Divine, la puissance créatrice de l'Absolu, la première-née de l'univers qui se met Elle-même dans Sa création et dans les êtres, comme le Christ est le premier-né, le Créateur, qui se met Lui-même dans Sa création. Il dit : « Ma vie est votre vie, mon corps est votre corps. » Le Christ et la Mère divine, c'est exactement la même chose, les deux pôles qui sont Un. Chacun de nous passe par la Mère divine ou par le Christ pour descendre dans l'incarnation, et repasse par eux, par l'amour de Jésus et de la Mère divine, pour remonter dans l'Absolu. Ils sont la porte et Jésus le dit : « Je suis la porte. » Aditi, l'indifférenciée, est la Mère à son sommet, le premier passage qui permet d'entrer dans l'incarna­tion et le dernier passage qui nous réenfante à l'Absolu. Par l'amour du Christ on connaît l'Absolu et par l'amour de la Mère divine aussi. Shrî Râmakrishna et Shrî Aurobindo sont tout à fait semblables, c'est par l'amour de la Mère qu'ils sont arrivés à l'Absolu tous les deux. Or l'amour du Christ, c'est l'amour de la Mère ; une seule et même démarche de la conscience et de la vie ici-bas.
Swâmi Yogananda - que je n'admire pas totalement parce qu'il y a beaucoup trop d'occultisme dans ce qu'il dit - a fait l'analyse des sept plans de la conscience et de la vie suivant les sept lettres de l'Apocalypse. Et il affirme lui aussi que tout est Un. Le mental ne le comprend pas et ne doit pas cher­cher à le comprendre, parce qu'il ne le peut pas. La Vérité c'est l'Unité. Le reste c'est le chemin, le chemin infiniment varié, comme le répètent tous les hymnes védiques. C'est précisément cela que je trouve merveilleux dans les hymnes védiques : l'Unité mais dans la diversité totale et riche ; le mot est toujours employé ... « dans sa riche variété ». Dieu c'est l'homme, c'est l'Absolu, c'est l'Eternel-­Dieu, l'Infini, l'Impersonnel ; et le mental est ce qui permet d'apprendre cela, de retenir et d'étudier les Textes Sacrés, de les « mettre en pratique » humble­ment et de prier avec confiance. Ma Ananda Moyî répète aussi sans cesse : il vous faut lire les Puranas, il vous faut les étudier, il vous faut les comprendre de mieux en mieux - et peu à peu cette pratique, cette piété, ce travail, cette compréhension des textes l'ont que le mental est capable un jour d'être attiré par Dieu. Jésus dit : « J'attirerai tous les hommes à moi. » Le mental est alors assez pur, assez éclairé. Shrî Aurobindo affirme que « la purification est la partie principale du yoga, la plus difficile aussi.» Se laver de tout égoïsme et de tout orgueil, pour être attiré par Dieu qui nous fait naître à la vision de l'Unité, à la vision de la Vérité. C'est un travail qui doit se faire en secret et en silence. Actuellement, on parle beaucoup trop de ces choses-là. Le yoga enseigne pourtant bien ceci : cette vie avec Dieu il ne faut en parler à personne. Quand tu as rencontré Dieu tu dois vivre parmi les hommes « comme un sot, un idiot et un sourd » ; c'est un vieux texte sans­crit, sans âge, qui nous apprend cela. Être et se taire. Dans mon foyer, pendant plus de trente ans, personne n'a su ce que je faisais. Le rayonnement spirituel vient de Dieu. Et il agit en dehors de notre volonté.

Combien de temps avez-vous attendu pour enseigner ?
J'ai eu mes premières visions à vingt-neuf ans, et j'ai commencé à enseigner à cinquante-deux ans soit vingt-trois ans plus tard. Mais ma vie intérieure avait commencé bien avant. Quand j'ai parlé, c'est parce que le Seigneur l'avait décidé. Tous les obstacles sont tombés d'eux-mêmes. Mon livre Quelques aspects d'une Sâdhanâ était sorti en 1963 sous mon nom hindou. Des personnes qui l'avaient lu ont demandé à l'éditeur mon adresse et m'ont priée de venir chez elles pour les enseigner. Tel fut le commencement. Mon beau-père était pasteur, mais un pasteur intelligent et très ouvert avec qui j'ai pu parler de ces choses-là et qui les trouvait admirables. A la fin de sa vie, il était aveugle et lorsqu'à sa demande je lui lisais quelques pages de mon livre, je le vois encore, aveugle avec sa barbe blanche, lever un visage radieux en disant : « Mais, c'est comme dans l’Évangile, c'est comme dans saint Paul. » C'est le seul être avec lequel j'ai un peu parlé, auquel j'ai un peu raconté ce qui m'arrivait et je lui ai demandé : « Si, un jour, je publie, est-ce que tu me permets de le faire sous ton nom ? » Sa réponse fut : «Tout ce que tu voudras. »
C'était un pasteur protestant convaincu du christianisme, mais il s'émerveillait de trouver le même chemin dans ce que j'avais vécu à travers l'hindouisme. La même chose, le même chemin de Dieu.
Dans l’Évangile selon saint Matthieu, au moment du baptême du Christ, lorsque la « voix descend du ciel »,) il est dit : « Celui-ci est mon fils bien-aimé, dans lequel j'ai mis toute mon affection. » Mais cette traduction n'est pas bonne. Le verbe grec dit tout autre chose : « Celui-ci est mon fils bien-aimé en lequel je suis satisfait, en lequel je suis comblé, donc accompli. » Dans Le livre des morts des Égyptiens, à propos d'Osiris, qui est le Christ aussi, conçu de l'Esprit en la déesse Nouth alors qu'elle s'en allait vers son mariage avec un prince de là-bas, il est dit : « Celui-ci est mon fils bien-aimé, en lequel je suis satisfait, je suis comblé, je suis accompli. » C'est le même texte, bien traduit. Tout en Haut, c'est totalement évident et simple : tout est Un et tout est Dieu. Il n'y a aucune raison de se disputer, de s'entre-tuer pour des questions de credo alors que chaque religion vient de l'Esprit pour aider les hommes et les conduire jusqu'à Dieu s'ils veulent bien en faire l'effort. Puis, un jour, il faut savoir dépasser la religion, la déposer comme un vêtement qui ne sied plus. Ainsi, je ne suis plus ni chrétienne ni hindoue ; je suis védique. C'est-à-dire le Verbe de Vérité qui Se révèle au monde et qui crée le monde. Cela je le sais et je l'ai senti pendant la guerre quand je lisais les hymnes védiques. Je suis védique, c'est-à-dire à la fois un être incarné, et un être qui n'a jamais eu d'incarnation. Et cela c'est Dieu. C'est Sûrya - le soleil - dans le Mahâbhârata, qui reste dans le ciel et illumine le monde parce que sans cela le monde serait dans la nuit et périrait. Par la puissance de son yoga, Il apparaît devant Kuntî et en même temps Il demeure dans le ciel afin de réveiller le jour. Dieu, c'est Cela : Il est un, Il est unique, Il est immuable et pourtant Il Se met à la portée des hommes, de la vision des hommes, Il parle aux hommes et Il les instruit. Mais Il demeure indivisible. Se disputer à propos de dogmes vient de la subtilité du mental et de son incompréhension. Au chapitre 22 de l'Evangile selon saint Matthieu, Jésus répond aux pharisiens : « Vous êtes dans l'erreur, parce que vous ne comprenez ni les écritures ni la puissance de Dieu. » A mon avis l'Inde, la sagesse de l'Inde nous apporte la possibilité de remonter vers l'Esprit, de comprendre le Christ en Esprit et en Vérité. C'est ma conviction.

Je crois que c'est l'expérience de beaucoup de gens qui à travers l'Inde ont retrouvé leur foi chrétienne.
Oui, ils retrouvent la vraie signification, la vraie nature, la vraie valeur du Christ qui est Dieu. Christ est l'Eternel-Dieu, et, en lui nous sommes tous le Fils unique de Dieu, parce qu'il n'y a qu'une seule création : le Fils né du Père. En Lui sont toute la création et toute l'humanité indivisiblement. Les saints, j'en suis sûre, ont toujours pensé ainsi. Mais on les a souvent mis en prison pour cela. Pensez à sainte Thérèse d'Avila, à saint Jean de la Croix... Les Pharisiens et les Sadducéens ne sont pas des personnes ; ils sont des parties de nous-mêmes, ce plan mental très restreint mais prépondérant qui, cependant, n'est pas en l'homme la faculté la plus importante. Son rôle est d'être au service de l'Esprit. Jésus répète : « Comprenez avec votre cœur ce que vous avez compris avec votre coeur. » Parce que le coeur c'est l'être entier. L'intelligence mentale a un autre rôle, celui de reconnaître, de différencier, de nommer et puis de dépasser tout cela pour retourner à l'Unité; elle ne le peut que si elle est fidèle à Dieu. L'émerveillement et l'amour sont en elle les levains de l'Esprit.
Le chapitre 13 de l'Apocalypse est extraordinaire parce qu'il montre l'infidélité du mental qui donne sa puissance à la bête, celle qui monte de la mer et celle qui monte de la terre ; cette bête qui est l'inconscient et le subconscient. Le mental, l'ego devient Satan, lorsque le moi individuel « donne son autorité à la bête » (Apoc. ch. 13, v. 2) pour qu'elle règne sur les plans inférieurs et sur la vie. Ceci aboutit à la détresse totale, à la disette, à l'impuis­sance. A la fin du chapitre, on ne peut plus rien acheter, ni vendre parce qu'il n'y a plus de monnaie pour acheter ou vendre. C'est ce chapitre-là qui se termine par ces mots extraordinaires : « C'est ici la sagesse. Que celui qui a de l'intelligence calcule le nombre de la bête. Car c'est un nombre d'homme, et son nombre est 666. » Le chiffre de l'imperfec­tion. Alors que 7 est le chiffre de la perfection : 4, la matière + 3, l'esprit. 666 est l'inachevé : les trois premiers plans de la conscience auxquels il manque la mesure de l'Esprit qui sanctifie le tout. Pour les hymnes védiques, il s'agit de la quatrième outre débordante de miel, qui est la surabondance de l'Esprit. Le physique, le vital, le mental et le spiri­tuel dont la Plénitude comporte, pour chacun, les sept degrés de l'ascension totale. C'est tellement merveilleux ! Et c'est tellement clair, tellement précis... Parfois je pose cette question : « Est-ce que vous pensez vraiment que l'Éternel-Dieu a pris la peine de s'adresser à l'homme pour raconter de petites histoires qui vont arriver dans le temps, des guerres ou des malheurs et des souffrances dans l'in­finiment petit de la terre, qui passe ? » Non. Il est venu pour Se faire connaître, pour Se donner, pour Se révéler. Et l'apôtre Jean a écrit aussi clairement que possible ce qu'il avait vécu, reconcevant ses visions - ce qui n'a pas dû être facile. Il les a expri­mées avec des souvenirs de l'Ancien Testament, de Moïse, du chandelier à sept branches etc. La Bible tout entière est une. La Révélation de la Genèse et de l'Ancien Testament devient la plénitude de l'Apocalypse. Lorsque le Christ dit : « Je viens bientôt », Il est l'immédiateté divine qui attend au fond de chacun d'entre nous pour Se révéler quand l'homme veut bien se taire afin d'écouter Dieu. Je n'ai moi-même accompli que deux choses : me taire, me recueillir pour écouter Dieu. J'avais reçu le don de la vision divine comme Kunti. Et j'ai donc vu beaucoup de choses dans l'Invisible, des choses admirables qui se sont révélées vraies et qui m'ont transformée. Tout le monde ne voit pas cela. Les grands yogins, les grands sages de l'Inde, les saints de l'Occident n'ont pas forcément eu de visions, car ce n'est pas indispensable. J'ai eu beaucoup de visions, et je me suis tue pour les écouter, pour les entendre. Ensuite j'ai réappris à lire ma Bible avec mon âme, à la comprendre au travers de ce que j'avais reçu de l'hindouisme, dans le chant des Vedas et la Voix de leurs Dieux. Et puis aussi à la comprendre avec mon expérience de la vie humaine. Tout simplement. Parce que les deux se tiennent, les deux ne font qu'un.[...]


 
BIBLIOGRAPHIE


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GENTON-SUNIER Noutte (Mâ Sûryânanda Lakshmî)
Les Sentiers De L'Âme, 1974 - 220p
Six Mois De Visions Divines
Six Poèmes de Sri Aurobindo. Traduits Et Commentés Par Ma Suryananda Lakshmi (Noutte Genton-Sunier),  1985, 126 pages
« Une offrande de soi-même »,Recueil, Ed. Terre du Ciel, 1995


L’Ascension de Jésus-Christ

Conférence - La Méditation - 15 10 1995 Grenoble - Lot de 2 cassettes audio -
Conférence - Légende de Samarou (La) - 20 12 1979 (Lausanne) - Lot de 2 cassettes audio

Conférence "La méditation dans l'action" Paris 18 11 1977 - lot de 2 cassettes audio de 60 min

Foi chrétienne et spiritualité hindoue - La Méditation (version Villebon 26 11 1995) - VHS PAL 2 h
Foi chrétienne et spiritualité hindoue - Le Sacerdoce universel de la vérité - évangile Jean ch. 17

Foi chrétienne et spiritualité hindoue - t. 1

Foi chrétienne et spiritualité hindoue - t. II

Foi chrétienne et spiritualité hindoue t. III - le yoga de la princesse Kuntî (frag. Mahâbhârata)

Journal spirituel

Message immortel de l'Apocalypse (Le) - ou la révélation de Dieu en l'homme - double CD

Notes biographiques - Rencontre avec Noutte Genton-Sunier
Quelques aspects d'une sadhana - Préface de Jean Herbert

Les Sentiers de l'âme

Qui est Dieu? (livre pour enfants)







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LES SENTIERS DE l'ÂME




Mâ Sûryânanda Lakshmî




                        LES SENTIERS DE l'ÂME  

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Nam res ipso quae nunc Christiana religio nucupatur, erat & apud antiquos, nec defuit ab initio generis humani, quousque ipse Christus veniret in cerna, unde vers religio quae iam erat, coepit appellari Christiana.
St. Augustine, Opera, Basileae, 1569

"Ce qui est appelé aujourd'hui la religion chrétienne
dès depuis les anciens, et a toujours existé dès le commencement de la race humaine, jusqu'à ce que le Christ vînt dans la chair; à partir de ce moment, la vraie religion, qui était déjà, commença d'être nommée chrétienne."

Dans l'univers des dualités, toute créature a besoin d'un maître pour s'élever au-dessus de sa conscience habituelle qui est surtout concrète et mentale, c'est-à-dire analytique, observatrice et différenciée. Il lui faut un aîné qui l'a devancée sur la route conduisant l'ensemble de la vie jusqu'au port où l'attend la vision libératrice de l'Infini ; il lui faut un pôle sur qui concentrer son amour.


Seigneur, pour Me voici, faire ta volonté. Car « ce que Dieu veut c'est notre sanctification. » (I Thess. 4 : 3).
L'absence de contemplation intérieure est l'origine de toute l'angoisse du monde.
Le sens et le but de l'existence terrestre c'est de s'occuper en toutes choses uniquement de la gloire de l'Esprit.
On a toujours le droit de s'éprouver soi-même au feu du sacrifice régénérateur, mais non pas de l'infliger à d'autres. Ceci appartient à la sagesse infaillible de l’Éternel.

Celui qui fait souffrir son frère attire sur soi-même la malédiction de l'ignorance. « Si quelqu'un a des oreilles, qu'il entende. Si quelqu’un mène en captivité, il ira en captivité ; si quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit tué par l'épée. C'est ici la persévérance et la foi des saints. » (Apoc. 13 : 9-10).

La bénédiction c'est l'intelligence qui grandit en l'impersonnelle vision du savoir et de l'amour. La malédiction c'est la nuit qui s'installe dans la conscience et la confusion qui trouble le cœur. « J'ôterai ton chandelier de sa place », dit le Seigneur (Apoc. 2 : 5). Le chandelier c'est la conscience.
Quand tout espoir est perdu ici-bas c'est alors justement que l'homme est entre les mains de Dieu.
Il n'y a ni enfer ni paradis localisé dans l'espace ou le temps. La Géhenne, c'est l'affolement de l'ignorance qui se débat dans sa propre nuit. Le paradis, c'est l'ascension de l'âme vers sa vérité.
Le Jugement dernier est l'ultime discrimination de la pensée dualiste qui renaît à la toute-puissance de son Verbe originel. Dieu la saisit, la pourfend avec l'épée à deux tranchants de sa sainteté, la rendant ainsi à l'indivisible et absolue beauté de sa Lumière qui est vie et félicité.
La Croix est le dépouillement suprême par lequel la création retrouve l'éternité. La rédemption qu'elle conditionne est née avec l'univers, partie de sa genèse éternelle et sacrée. Elle n'est point venue après coup, comme une résultante de la méchanceté des hommes. Elle est l'articulation essentielle de l'incarnation : Dieu mourant à Soi dans le monde afin de le ressusciter à Sa gloire à jamais ineffable et absolue.

Elle n'est pas un événement historique mais une constante infaillible et impersonnelle de la vie créée. Ainsi Osiris meurt immolé, la poitrine ouverte et le cœur arraché, suivant un rite sans âge. Et il renaît lui aussi à son incorruptible immortalité.
Dieu est un et il est unique. La structure mystique de l'être est la même partout dans l'univers. Mais les noms sacrés du Seigneur sont en nombres infinis; ils sont pareils aux pétales immaculés de la fleur qu'emportent au loin les vents de l'automne ou de l'été ; ils sont sa semence toujours semblable que recueillent la terre et la nuit.
La religion est le yoga, le chemin qui conduit de la relativité à l'Absolu, de l'incertitude et de la recherche dans les dualités à la paix de la vision d'unité.
Le processus du yoga est la lente éclosion de l'existence à sa propre vérité. Il n'y a rien d'autre ici-bas ni nulle part ailleurs.
L'homme s'attribue orgueilleusement une âme propre, mais il n'en est rien : l'univers est indivisible et un seul Souffle l'anime : Dieu !
Dans la splendeur rayonnante et pure de l'Esprit, la peine et la mort ne sont plus, et tout ce qui dans l'intelligence et le savoir était conditionné par eux s'évanouit également. Tel est le pardon. Non pas la réplique morale due à une erreur morale, mais un état de fait immuable dû à l'Etre infini et non différencié de l'Esprit.
La disparition du ciel et de la terre n'est pas leur destruction. Nul n'est frappé, nul n'est banni. La guerre, l'alternance des dualités cessent, et sur l'apaisement de toute l'étendue, la réconciliation des peuples et la sérénité des cœurs, s'élève l'univers de la perfection divine : Satchidânanda dans le monde, où tout est Un. Telle est la gloire du Seigneur. Le cavalier blanc à l'épée flamboyante, Christ-Kalki, l'accomplissement, ne sème ni la terreur, ni la mort, mais seulement la vie merveilleuse de l'infini éveillée en chacun. Et les remous, qui troublent le devenir des civilisations, sont les soubresauts de la conscience incarnée marchant à sa propre résurrection.

Nul n'est lésé que par soi-même et nous sommes tous également en « état de péché », c'est-à-dire plongés dans l'erreur d'une ignorance qui nous cache notre véritable nature. Or, tout péché, toute souffrance meurt dans l'oubli de soi, non pas un oubli moral ou mental mais effectif et total, l'oubli organique, mystique de l'ego dans la puissance retrouvée de l'Esprit. L’Être S'est révélé à Soi dans Sa Profondeur insondable et radieuse d'une éternelle aurore.

Les dix incarnations de Vishnou dont la dernière, dans le monde, est toujours à venir (Cette attente est un état permanent de la création qui n'est Dieu qu'imparfaitement, à moins un dixième de sa plénitude. S'Il apparaît, le monde actuel n'est plus !), sont sa progression au sein de la conscience individuelle émanée de lui jusqu'à la réalisation de sa plénitude apparente, Kalki, qui contient en Soi toutes les autres étapes de sa gloire unique, simultanée et totale : « Le Fils de l'homme venu dans la gloire de son Père avec ses anges... Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point, qu'ils n'aient vu le Fils de l'homme venir dans son règne. » (Matthieu 16 : 27-28). Est-ce assez dire que sa venue ne se situe point dans l'espace ni dans le temps, mais dans l'insondable immuabilité de l’Être où tout est un et sans devenir, à jamais ? Surtout lorsqu'on songe au début de ce même chapitre, aux versets 16 et 17 par exemple ! Quand Dieu « rend à chacun selon ses œuvres » (versets 27) il ne récompense les « bons » ni ne punit les « méchants » ! Il rétablit l'ordre originel de la création où « tout était très bon » (Genèse I v. 31) à l'intérieur de chaque créature, de chaque conscience et dans l'univers intégralement, simultanément. La vie et la conscience physiques connaissent leur incorruptibilité ; la vie et la conscience mentales éprouvent leur divinité, l'Esprit dévoile son identité avec le Corps infini de son indivisible Félicité. Tout est Dieu et tout est sa Loi, selon l'ordre de sa Réalité parfaite.
L'attirance divine (Krishna, l'attirant) jaillit en nous de la vision de vérité. Le Sage Vision est le Père de Krishna sur la terre. Et Krishna est l'Absolu. Il naît de la vision intérieure de l'âme tout en demeurant lui-même au-delà de toute vision.

L'accomplissement de la plénitude naît de la gloire elle-même de Dieu, inconditionnée, souveraine, éclatant dans la pensée et la vie terrestres. Rien ne lui résiste : le Seigneur lui-même s'y soumet à sa propre loi !

Sur les plus hauts degrés de la Pensée, tout être est Dieu et possède la Connaissance. L'enseignement de ceux qui ont suivi au-dedans d'eux-mêmes le chemin de la loi divine est comparable au matin qui s'ouvre à la Beauté encore secrète du jour. Il est noyé dans les voiles translucides de la rosée qui le baigne de parfum humides et de fleurs humides. Il est rocailleux, il est doux, il est impénétrable et il est suprême clarté, il est solitaire et le chant qui peu à peu jaillit des arbres où sa trace évolue est l’ineffable harmonie de l’amour.
IL EST, il ne change jamais, il ne meurt ni n’apparaît, mais il porte, à chaque âge et lui seul, le fardeau de sa sanctification. Nul ne le connaît, nul ne le voit, nul ne l’acclame, car il est la béatitude qui mystérieusement resplendit en chacun. Au jour de sa rédemption sa gloire éclate aux yeux de la terre, non point comme une aube à nulle autre comparable, mais comme l'intime satisfaction qui comble en souriant toute la vie, sans en omettre une seule partie. Il est l'amour qui s'étreint et se reconnaît dans l'amour, d'un coup d'œil profond comme l'étendue, et dans lequel l'univers entier est contenu, sans fanfares, sans guirlandes, sans cris, simplement, pareil au souffle régulier de la colombe sur son nid.
Par le dépouillement de tout ce qui est transitoire et périssable dans l'être, Vendredi Saint est la conquête de notre transcendance immortelle et consciente sous l'enveloppe même de l'incarnation. Le voile du temple se déchire du haut en bas et, du fond de sa nuit, la pensée de la terre connaît Dieu.
La rédemption est ce chemin offert à l'existence égarée loin de son centre et par lequel elle peut retrouver sa propre réalité, son appartenance au Divin. Il ne s'agit pas d'un acte extérieur à nous qui se situe et se limite dans le temps, qu'on nomme Osiris, Jésus ou de quelque autre nom que l'angoisse mentale enrobe d'une tragédie exceptionnelle et unique, mais d'une transfiguration intime, continue, fervente et sûre, et dont l'issue est infaillible. Le royaume de Dieu est en nous (Apoc.2 :5.) , le Calvaire, la mort et la résurrection aussi bien que Noël, sont notre propre chair, son sang dont nous sommes l'Ame immortelle et unique, quels que soient les siècles et les mondes où ils s'accomplissent, les peuples qu'ils visitent et révèlent à Soi. L'illusion de l'individualité divine qui fleurit le néant et féconde la nuit du feu étincelant de ses étoiles, s'évanouit dans la pureté de la lumière qui l'enfanta pour la révéler à Soi.
Adorer en Jésus-Christ l'homme, fils de Dieu, immolé par nous et pour nous dans d'intolérables et injustes souffrances, c'est nous complaire dans la contemplation égoïste et sentimentale ériger division essentielle, cause de tous nos maux ; c'est ériger l'erreur, le péché, en juge sur nos actes, en auteur efficace de notre éternité.
Golgotha est la victoire inconditionnée de l'Esprit dans l'incarnation ; Dieu lui-même meurt en l'homme à sa personnalisation afin de révéler toute sa gloire.

Vendredi Saint annonce Pâques où le tombeau du Seigneur est vide, sans visage ! Et Pâques prépare l'Ascension. Pour que soit en nous-mêmes la Pentecôte, que l'Esprit se manifeste à travers nous dans un corps d'homme, il faut laisser intact le message venu de l'invisible jusqu'au moment où le Seigneur lui confère sa toute-puissance : « Ne me touche pas, dit Jésus ressuscité à Marie de Magdala, car je ne suis pas encore monté vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » (Luc 17 : 21).


Il faut qu'en nous Dieu soit accompli dans sa gloire.
Il ne s'agit point d'une religion nouvelle, ni d'une foi différente, mais d'une étape sur le parcours millénaire de Dieu dans la révélation de sa sainteté.
A chaque élan créateur qui nous enfante plus haut dans la conscience universelle et sans âge, notre vie s'affranchit davantage des circonstances terrestres. Pâques est l'existence totale rendue à la souveraine et radieuse liberté de l'Esprit qui ordonne et commande le corps. Elle est l'aube de la béatitude éternelle en l'homme, le complet renoncement à soi, où l'apparence, même divine la plus haute, disparaît pour renaître à son origine immuable : la lumière où tout est un, Satchidânanda.
Dans l'état suprême de leur vérité, la conscience infinie, la conscience temporelle et la vie ne sont qu'une ; l'être est rendu à son inestimable indivisibilité. Il n'y a plus d'échange, mais une totale interpénétration de l'identité inaltérable, le Soi rayonnant et indifférencié, a la fois le centre et le tout : Kaivalya-mukti seul - libre).
Dans l'amour mystique, l'intensité du sentiment ou de la sensation est elle-même dominée par l'impassible sainteté qui rend à l'immuable ce qui naît dans le cœur. Dieu reste toujours le maître et l'oraison reçoit ce que de Lui son âme attend sans le savoir mentalement, la tendresse ou les coups, la consolation ou l'épreuve, car rien ne les distingue entre eux au regard du Seigneur qui est toute-sagesse et tout-amour. L'homme établit des différences, des inégalités. Le Seigneur enfante toutes choses à sa gloire, chacune selon son heure, ses capacités, et sans acception d'aucune.
Si grande que puisse être la souffrance, si cataclysmique un événement, l'épreuve qu'ils imposent ne vient que de notre imperfection et de l'infaillibilité du Divin. Il n'y a pas de faute, seulement le déroulement inaltérable de la loi qui est Dieu et sa sain-tête, sa miséricorde.
La ruse et le mensonge de l'ego font perdre à l'homme la notion de soi-même, car il est l'image du Divin, sa puissance souveraine et sa beauté. « Souviens-toi d'où tu es tombé » dit l'Apocalypse « et garde et repens-toi » . Notre victoire à tous porte un seul nom : Dieu !
L'univers est la vision de Dieu et sa méditation est infinie, nul terme ne l'interrompt. L'Absolu se concentre sur Soi et il émet sa Vie dans la grâce de sa splendeur. Il se concentre encore et il voit qu'elle est sa propre beauté !
Il n'est pas souhaitable qu'un homme ou une femme change de religion et abandonne ainsi la foi de ses pères pour en adopter une autre qui ne sera ni meilleure ni pire. Mais il faut que les religions et les hommes soient éclairés et rendus conscients de la lumière unique qui les anime tous.
La terreur de l'inconnu pousse les hommes à s'attacher désespérément à la formule religieuse qui leur semble la plus juste, et la crainte de trahir cette vision encore imparfaite de la vérité qu'ils ont acquise les entraîne à commettre des crimes en son nom. Nulle part l'intolérance et la cruauté ne sont si grandes sur la terre que lorsque s'affrontent les credos divers. C'est leur éternité que les adversaires défendent avec leur foi.
L'homme est grand par la force d'universalité qu'il dégage et exprime, non par les particularités dont il se revêt. Ceux dont la mémoire subsiste et dont le temps se nourrit sont un peu de leur siècle et davantage de l'infini. Dieu de même, est plus proche de l'éternité que de l'histoire !
Sans aube et sans second, tel est le fondement de l'existence en chacun de nous. Quiconque parvient à vivre cela connaît les hommes et l'univers en leur unique et immortelle destinée.
La vie est une succession d'états intérieurs — invisibles et extérieurs — apparents. Chacun de ces états comporte des éléments latents, involués et d'autres qui sont diversement perceptibles, évolués et exprimés d'une façon prépondérante variant du plus subtil au plus concret.
La mort est un état de latence où le matériel et le spirituel sont presque totalement rétractés, rendus au néant ils demeurent assoupis mais associés dans l'attente d'une genèse dont eux-mêmes sont inconscients.
Dans l'Absolu, le matériel et le spirituel, ainsi que tous les états intermédiaires et composés sont stables et involués dans l'immuabilité infinie où tout est pleinement, selon une nature d'existence différente de celle que nous connaissons sur le plan physico-mental et psychique où nous sommes.
En chaque état l'harmonie est présente, diversement sensible, partiellement visible ou cachée, mais elle est.
De même que le cerveau subit des transformations et se développe en passant de l'animal à l'homme, de certaines races humaines à d'autres, de même, par la méditation et la concentration intérieure, il se modifie physiologiquement au cours d'une même vie terrestre plusieurs fois ; non pas progressivement mais soudain et totalement, de façon répétée. Ce changement n'annule aucune faculté, il les développe toutes, en une harmonie de plus en plus parfaite qui les oriente vers le même but : la lumière bienheureuse de l'Esprit, la plénitude qui comble l'être.
L'homme devient maître de son corps, de ses sens, de son mental, de son cœur ; il entre en possession de son âme et, peu à peu, la connaît ; il est capable de performances nouvelles dans chacun de ces domaines. Son optique, sa compréhension des choses S'intériorise, s'approfondit, s'amplifie ; elle change de forme, de nature, d'intention et la notion de l'ego, fondamentale et prédominante au début, disparaît pour se muer en une vision vaste et rayonnante qui sommeillait au fond de l'être et l'épanouit dans sa maturité.
L'Absolu est l'existence en son état de suprême concentration où elle est simultanément infinie et immanente, le plus intime et le tout.
L'existence est lumière et béatitude ; la supraconscience qui la révèle est également béatifique et lumineuse, et les mystiques, qui voient en eux-mêmes l'éclat immatériel de Dieu, en reviennent habités par la force du jour qu'ils ont contemplé. Sa clarté douce, pénétrante, souvent brillante, est amour et elle est vie parfaite, tendresse infinie, pardon, résurrection des hommes et du monde, enfantement de la vérité ici-bas. Il n'en va jamais autrement, quel que soit l'âge, quel que soit le peuple.
Les faux mystiques n'apportent avec eux que le mensonge et la confusion. Les apôtres du Seigneur sèment la sainteté sur la terre.
Tout dans l'univers est en état de création permanente. L'homme est un élément de cet épanouissement ininterrompu. Sa vie et son travail ne sont qu'un aspect de la genèse constante à laquelle il participe. Il n'en est pas l'auteur, il est l'univers en mouvement qui porte l'Absolu en soi.
Il n'y a pas de but, en fait, mais un commencement perpétuel et sans dessein, toujours neuf, toujours parfait, une possibilité infinie et merveilleuse de conscience de Soi.
Le monde et ses tourments ne sont que le jeu de cette conscience qui voile à elle-même sa splendeur. N'importe qui, à n'importe quelle heure du temps illimité, peut s'affranchir du jeu et retrouver sa réalité initiale en demeurant immobile, face à soi-même, sans nulle pensée, sans nul désir au cœur. Il connaît alors que le temps et l'espace n'existent pas, que le nom et la forme sont une illusion et il plonge dans la plénitude de son origine où il trouve la paix.
L'amour est le chemin qui conduit à Dieu.
L'œuvre est le chemin qui conduit à Dieu.
La sagesse est le chemin,
la pénétration de l'invisible est le chemin.
La pauvreté est le chemin
mais la richesse aussi est le chemin.
La sincérité en toutes choses est le chemin qui conduit à Dieu. La pensée est le chemin qui conduit à Dieu, et aussi l'absence de pensée.
La science, toutes les sciences, même les plus matérielles, sont le chemin. Lorsque les savants auront trouvé les principes et les lois de la matière et de sa vie, ils posséderont eux aussi la Vérité qui est unique et qui est contenue tout entière dans le moindre fragment de l'univers.
Le cœur libre de désir et d'attachement, qui aime sans exigence autre que la perfection de son amour, également et sans impatience, connaît Dieu. L'origine de la vie est sans autre dessein que soi-même, elle est la vérité.


La sainteté est la fraîcheur de l'âme qui se nourrit de Dieu.
La Mère divine est tous les échelons de la conscience qu'elle parcourt sans se lasser. Éternellement en travail pour chacun de ses enfants, elle est. Mais elle est aussi le sourire inaltérable d'une aube qui s'épanouit dans sa Beauté.
Ayant dominé les attraits du sexe et du pouvoir personnel, l'homme est libre. Et cette liberté contient la connaissance infinie.
La vertu libère. Le mensonge enchaîne. L'acte vrai, direct et juste s'oublie sans peine, car il est et il tend la main au suivant. L'amour honnête et droit laisse indépendant, l'adultère asservit. La gaîté va son chemin en chantant. Elle est à elle-même sa récompense et son plaisir. La tristesse éteint la lampe du cœur et ferme la porte à l'amour.
Le Seigneur est bienheureux, Bhagavan !
La vérité est joyeuse. Jay !
L’Âme est un ruissellement de lumière, l'éternité est sans nuage !
Le regard qui se perd dans l'infini lumineux connaît la profondeur de la vie. La pensée qui en capte la beauté possède l'absolu.
L'intelligence de l'homme est sans limite, tout lui est possible. Et sa pensée peut se fondre dans l'âme où elle conçoit Dieu.
A quoi sert-il de discourir sur les Ecritures ? Mieux vaut se taire, car il faut les vivre. Et l'on vit mieux leurs enseignements en silence qu'en en parlant.
Les yogas ne sont pas successifs mais simultanés dans l'éternel présent qui capte leur unité à tous. De même les religions sont indissociables les unes des autres. Elles sont les instruments de la béatitude, les marches qui conduisent en haut de l'édifice. Pas une seule ne peut manquer.
La réalisation spirituelle doit embrasser toute la pensée religieuse du monde, sans frontière entre ses différents aspects. Elle est totale, elle est une et unique.
Il arrive un moment où l'être est seul face à face avec Dieu au fond de soi. Alors, tout devient parfaitement simple et calme; mais pas avant !
L'Absolu est le centre illimité.
Cesse d'agir, sois ta propre perfection immuable et ta propre félicité.
Tous les êtres sont toi-même, tu es le Soi.
Toutes les œuvres sont toi-même, tu es la volonté.
Tu es Cela qui se possède soi-même, tu es l'unique.
Ne connais pas. Sois ta propre illumination.
Tu es la lumière, Cela que nul ne connaît que soi-même. Oh ! béatitude !
Il s'efface de sa propre pensée,
et il EST.
Adorons en la forme Cela qui les contient et les dépasse toutes.


Admirons dans le temps l'infini qui veille en lui.
Notre destin est indépendant de la vie et de la mort, du bien et du mal, de tous les opposés dans la dualité. Il est Dieu, sans attributs et sans restriction.
Une œuvre de musique peut être interprétée de bien des façons différentes. Certains artistes, en la jouant, la diminuent, en contraignent ou en déforment la portée ; d'autres au contraire la respectent et en épuisent toute la beauté ; d'autres encore la transcendent, y révélant une valeur insoupçonnée. Une certaine tradition dans l'interprétation se transmet d'un artiste à l'autre, d'une époque poque à l'autre, la préservant des infidélités trop outrageuses. Ce qu'elle contient demeure cependant le mystère à jamais irrévélé de sa plénitude essentielle. Et chacun y recherche un peu de sa propre beauté.
Il en va de même de l'œuvre divine, de Dieu, dans sa création. Il est là, chacun le touche, le regarde, le vit et l'interroge. Mais nul ne le connaît vraiment. Une certaine tradition spirituelle, une persévérance dans le yoga tentent d'éviter les erreurs trop flagrantes.
Seuls ceux cependant qui se dépouillent d'eux-mêmes et de leur mentalité humaine se rapprochent assez du Divin pour en transmettre un parfum pur dont, d'ailleurs, ils ne se vantent jamais. Car ils savent à quel prix la vérité reste inviolée ici-bas, de quelle prudence, de quel amour, de quel travail, nuit et jour, il faut en préserver la révélation pour ne point l'altérer. Les religions, les confessions diverses ne sont que des tentatives plus ou moins justes, plus ou moins heureuses faites pour se rapprocher d'elle et pour comprendre les relations écrites et orales qui nous en ont été faites.


La vérité ne se laisse pas systématiser, ni enfermer dans des formules, si habiles soient-elles. Elle est la vie, imprévisible et pure en sa plénitude et son intensité.
Le chemin... c'est de regarder à l'Esprit en, toutes choses et malgré tout.
Moins il y a de signes extérieurs, spectaculaires, plus la révélation est authentique. Plus elle est simple et naturelle, plus elle est efficace aussi. La courbe de la vie terrestre suit le programme complet de notre rédemption. Il suffit de la suivre selon sa loi, qui est Dieu, pour en connaître la vérité.


Seule la sainteté est simple et l'amour victorieux. Tout le reste passe et se détruit soi-même.
L'accomplissement divin nous harcèle sans répit, jour et nuit, jusqu'à ce que s'efface, en nous-mêmes et pour le monde, toute idée d'une importance personnelle. Alors se lève à l'horizon de la conscience incarnée l'aube immaculée du Seigneur.
L'amour parfait est toujours seul ; il est la connaissance et la possession bienheureuses de Soi : l'éternel Satchidânanda indivise.
Ni homme ni femme : Dieu, unique et absolu. Le temps et l'œuvre se fondent en l’Être.
La cime plonge dans le cristal profond du lac qui la reçoit et la reflète. Ainsi Dieu plonge dans la pensée de l'homme et l'épouse pour s'y révéler. Sa présence appelle la réponse d'un abandon, d'un amour total qui s'élève à Lui et s'accomplit en Lui.
L'eau est l'énergie du Soleil qui coule dans la terre et dans nos corps pour y révéler Sa splendeur. Seul Dieu est !


La puissance de Sa divinité incarnée est la mesure de Son amour, partout et en tout temps.
« Libre en l'état de plénitude où il n'est ni moi ni mien », dit le vieux sage. Et ainsi parle à Kuntî Sûrya : « Donne-toi à moi ! Après m'avoir connu tu resteras vierge. » Telle est la vie manifestée dans l'univers : née de l'Absolu elle goûte la pénétration de l'Absolu qui la féconde de sa lumière et la révèle ainsi à Soi. Elle est à jamais vierge et la maturité retrouve en elle la suprême jeunesse.
Au-delà de l'orient et de l'occident, la vérité nue de l'Etre : Tat - Sat. L’Âme dit à soi-même : je suis, à moi-même son sujet et son objet identiquement, indissolublement.
Les voyageurs qui s'en vont dans l'Inde sont impressionnés par les sages qui parlent d'eux-mêmes à la troisième personne, comme Swâmi Râmdas le faisait, par exemple. Ils disent « il » ou « elle » ou bien « ce corps », ainsi que le fait à l'heure actuelle Mâ Ananda Moyî. Et ils savent pourquoi ils le font. Mais ceci est encore une illusion du mental dualiste qui distingue le sujet de l'objet. Dans la Réalité parfaite, infinie, immuable et sans origine, l'Ame unique est le Corps et elle est toutes les statures du corps, l'incarnation et son principe ne se différencient point l'une de l'autre, même ici-bas, dans la vision créée de son pouvoir. La toute-puissance de l’Âme est la perfection du corps, ses facultés, sa renaissance, sa fécondité inlassable ; l'incorruptibilité de l'Esprit est la vertu de la création à tous les niveaux de son devenir et de sa béatitude.
« je suis l'accomplissement », dit le Seigneur dans la vie qui L'incarne,
« la plénitude de Vishnou,
le Sauveur et le Père,
la perfection de la terre et du ciel.
Et tous, vous êtes mon accomplissement
sur les divers degrés de ma Nature
exprimée de Moi. »
L'absence d'égoïsme est le détachement parfait du petit moi et la consécration totale de la conscience à l'Esprit radieux qui l'anime.
Celui qui aime Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa pensée et qui Le sert Lui seul, finit par connaître Dieu et par L'aimer en tous les hommes.
« C'est depuis que je vois Dieu en tout homme », a dit Shrî Râmakrishna Paramahamsa, « que je Le connais. »
L'âme est le corps, le corps est l'âme. La réalisation intégrale de l'existence est dans Sa lumière spirituelle.
Le seul péché, le même pour tous, est d'oublier Dieu, d'oublier que nous sommes nés de Dieu, de nous identifier au corps, à l'ego qui passent et de ne plus nous souvenir que nous sommes à « l'image de Dieu », que notre seul destin est de retrouver l'Etre qui est notre Substance et notre Vérité.. Toutes les autres erreurs découlent de là et disparaissent avec l'illusion qui nous identifie au moi personnel et périssable. Nous devenons ce que nous pensons. Il faut devenir capable de penser Dieu constamment, réellement ; tout notre effort sur la terre n'a que ce seul But.
Tant qu'on a besoin des Écritures pour avancer, il faut s'appuyer sur elles et mettre en pratique leur enseignement avec douceur, patience et amour ; non pas avec angoisse pour soi-même et agressivité envers les autres qui ne le font pas de la même manière. C'est la Sagesse. Mais il vient un moment où il vaut mieux savoir se détacher des Écritures. C'est la Croissance divine en l'homme. Enfin arrive l'heure où la coupe de notre âme elle-même est remplie de Lumière et où toute Parole révélée est devenue inutile. C'est l’accomplissement : « Moi et le Père nous sommes un. » (Évangile de Jean 10.30)
Adorons en la forme Cela qui les contient et les dépasse toutes. Admirons dans le temps l'infini qui veille en lui.
Notre destin est indépendant de la vie et de la mort, du bien et du mal, de tous les opposés dans la dualité. Il est Dieu, sans attributs et sans restriction.
Une œuvre de musique peut être interprétée de bien des façons différentes. Certains artistes, en la jouant, la diminuent, en contraignent ou en déforment la portée ; d'autres au contraire la respectent et en épuisent toute la beauté ; d'autres encore la transcendent, y révélant une valeur insoupçonnée. Une certaine tradition dans l'interprétation se transmet d'un artiste à l'autre, d'une époque poque à l'autre, la préservant des infidélités trop outrageuses. Ce qu'elle contient demeure cependant le mystère à jamais irrévélé de sa plénitude essentielle. Et chacun y recherche un peu de sa propre beauté.
Il en va de même de l'œuvre divine, de Dieu, dans sa création. Il est là, chacun le touche, le regarde, le vit et l'interroge. Mais nul ne le connaît vraiment. Une certaine tradition spirituelle, une persévérance dans le yoga tentent d'éviter les erreurs trop flagrantes.
Seuls ceux cependant qui se dépouillent d'eux-mêmes et de leur mentalité humaine se rapprochent assez du Divin pour en transmettre un parfum pur dont, d'ailleurs, ils ne se vantent jamais. Car ils savent à quel prix la vérité reste inviolée ici-bas, de quelle prudence, de quel amour, de quel travail, nuit et jour, il faut en préserver la révélation pour ne point l'altérer. Les religions, les confessions diverses ne sont que des tentatives plus ou moins justes, plus ou moins heureuses faites pour se rapprocher d'elle et pour comprendre les relations écrites et orales qui nous en ont été faites.
La vérité ne se laisse pas systématiser, ni enfermer dans des formules, si habiles soient-elles. Elle est la vie, imprévisible et pure en sa plénitude et son intensité.
Le chemin... c'est de regarder à l'Esprit en, toutes choses et malgré tout.
Moins il y a de signes extérieurs, spectaculaires, plus la révélation est authentique. Plus elle est simple et naturelle, plus elle est efficace aussi. La courbe de la vie terrestre suit le programme complet de notre rédemption. Il suffit de la suivre selon sa loi, qui est Dieu, pour en connaître la vérité.
Seule la sainteté est simple et l'amour victorieux. Tout le reste passe et se détruit soi-même.
L'accomplissement divin nous harcèle sans répit, jour et nuit, jusqu'à ce que s'efface, en nous-mêmes et pour le monde, toute idée d'une importance personnelle. Alors se lève à l'horizon de la conscience incarnée l'aube immaculée du Seigneur.
L'amour parfait est toujours seul ; il est la connaissance et la possession bienheureuses de Soi : l'éternel Satchidânanda indivise.
Ni homme ni femme : Dieu, unique et absolu. Le temps et l'œuvre se fondent en l’Être.
La cime plonge dans le cristal profond du lac qui la reçoit et la reflète. Ainsi Dieu plonge dans la pensée de l'homme et l'épouse pour s'y révéler. Sa présence appelle la réponse d'un abandon, d'un amour total qui s'élève à Lui et s'accomplit en Lui.
L'eau est l'énergie du Soleil qui coule dans la terre et dans nos corps pour y révéler Sa splendeur. Seul Dieu est La puissance de Sa divinité incarnée est la mesure de Son amour, partout et en tout temps.
Les drames du monde ? Notre corps, toute la vie matérielle, minérale, végétale, animale ne subsiste que par le jeu constant de la naissance et de la mort. Ici-bas, la vie et la mort apparaissent en même temps, elles sont inséparables et complémentaires, les deux faces de l'Immortalité. - Ne cherche pas à comprendre les drames de l'existence et ne les prolonge pas en toi, ne les entretiens pas par tes craintes ou tes lamentations qui ne concernent que l'ego et non point ta véritable nature lumineuse qu'il faut sans relâche chercher et cultiver au fond de toi. C'est ainsi d'ailleurs qu'on aide le mieux les hommes ! Car les drames en soi ont peu d'importance. Ils sont les tourbillons et les remous des vagues sur l'océan. Il en est de beaux et de moins beaux, de sombres et de radieux. Mais tous ensemble ils sont l'Océan inaltérable du Divin qui Se révèle et S'exprime à chaque heure et en chacun selon Sa Sagesse adaptée à nos possibilités. Les moments de détresse et d'agonie portent aussi leurs fruits !
La méditation est une flamme blanche. Elle s'élève, droite et pure, au sein de la conscience qui ne voit qu'elle et qui la suit.

Aum shrî Râm jay Râm
jay jay Râm.

La méditation est une offrande de soi-même, un chemin secret où la persévérance trébuche, où la pensée s'apaise,
un pays où l'on est aimé.

Aum shrî Râm jay Râm
jay jay Râm.

Seule Shaktî (La Mère Divine) sait que tout est Dieu. Elle est la Mère
elle est aussi l'enfant.
Et je suis Shaktî,
je suis Shaktî, murmure l'âme. Shaktî connaît Bhagavan
et Bhagavan porte Shaktî.
Aum shrî Râm jay Râm
jay jay Râm.
Les religions et les sectes qui s'entre-dévorent sur la terre sont prisonnières des mots. La Parole divine est pain de vie et lumière dans l'âme ; elle est partout la même et partout différente, un seul Esprit radieux et illimité.
La joie fut l'aide, elle est l'obstacle.
La paix fut l'aide, elle est l'obstacle.
La parole fut l'aide, elle est l'obstacle.
La prière fut l'aide, elle est l'obstacle.
Le zèle fut l'aide, il est l'obstacle.
Le Seigneur fut l'aide, Il est l'obstacle.
Seule la persévérance infinie et toujours neuve a raison.
Tu es Cela, Cela, Cela, ô mon Dieu
et jamais la terre ne fait le tour de Ta gloire, jamais l'intelligence ne Te saisit,
jamais le cœur ne Te convient,
seul le silence émerveillé de l'âme
Te connaît !
En Toi je me repose de tous mes travaux, en Toi qui les as faits.
En Toi je ne me soucie plus de rien, en Toi qui fus mon inquiétude.
En Toi je resplendis,
0 Toi toute la splendeur de l'immensité cachée dans un unique élan de mon amour.


L'ASCENSION 

Extrait de “L’Ascension de Jésus-Christ”, Mâ Sûryânanda Lakshmî nous en donne un sens nouveau par rapport à la tradition Chrétienne (Ce livre a été offert, en mains propres, au Pape Jean-Paul II à la fin des années 80).
Après avoir dit cela, il fut élevé pendant qu'ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux. (Actes 1 : 9)
Dans la certitude de la contemplation divine qui exhausse l'homme jusqu'à la vision de son Immortalité, « Jésus élevé pendant qu'ils le regardaient » reste le chemin de la Vérité, de la Vie divine, de l'Esprit qu'il faut laisser s'accomplir en soi-même. Dès l'aube de la création, il est cet unique et irremplaçable parcours de la croissance universelle, de notre croissance qui monte à Dieu, du dedans de nous-mêmes, au-dedans de nous-mêmes, comme en l'univers et l'humanité, jusqu'à l'ultime intimité où se révèle notre éternité: le Soleil qui brille inaltérablement au cœur de l’Âme de tous et de chacun.
Attribuer à l'ascension du Christ, autant qu'à sa naissance, sa mort et sa résurrection, une valeur avant tout historique et extérieure à nous, singulière aussi, c'est effacer de notre conscience le chemin bienheureux et lucide de l'identification avec le Sauveur, car il est « au-dedans de nous »; c'est ramener à la dimension étroite de la terre et des hommes ce qui n'a toute sa signification qu'en Dieu. Après avoir donné aux hommes le « spectacle » de sa présence et de sa destinée palpables dans le monde, le Christ, image du Dieu invisible, est retourné à la nuit du tombeau où sa forme a disparu. Le visage adorable s'est accompli dans son authenticité immortelle au-dedans de chaque créature où, en fait, il n'a jamais cessé d'être et de demeurer le Soleil de la Réalité immuable, la Substance de la Vie; où Il est, dès le commencement et à jamais, le chemin de l'existence divine, par lequel la conscience incarnée est élevée vers son ineffable authenticité.
Et nous voudrions tant que nos lecteurs, quels qu'ils soient et à quelque credo religieux ou humain qu'ils appartiennent, ne se méprennent pas sur le sens que nous donnons tout au long de nos analyses bibliques au Fils unique, identique au Père et en qui sont toutes les créatures et le cosmos ! Unique n'exclut ici aucune dénomination divine, aucune forme de culte, d'adoration, de sacrifice de soi et de vie, dans l'espace et le temps comme au delà d'eux, aucune révélation véritable de l'Esprit. Il les contient, non point comme la seule manifestation du Divin supérieure à toutes les autres, mais parce que tous les noms que portent l'Éternel ici-bas sont égaux et « interchangeables », selon le Veda: ils sont Dieu qui Se donne à l'humanité pour se faire connaître d'elle dans l'Amour parfait. Nous avons vu plus haut la similitude qui existe entre la Mère divine de l'Inde et le Christ. En la Mère sont tous les Dieux. En Christ sont toutes les formes de la dévotion et tous les aspects adorables du Seigneur. En Lui comme en la Mère divine sont toute la vie et l'univers, invisibles et visibles. Tous deux sont le chemin qui descend de l'éternité vers la terre et sa manifestation concrète, comme ils sont le chemin de la révélation ineffable par laquelle l'univers et l'homme, indivisiblement, remontent vers l'Absolu, s'accomplissent en Lui qui est Brahman et qui est Dieu. Et si nous ne parlons ici que de l'Inde, c'est que nous en avons éprouvé la Sagesse, sans exclure d'autres formes de religion qui elles aussi s'efforcent sur les sentiers de la recherche intérieure. Logiquement, s'il est un Dieu, Il est unique et Il est un. Le mental dualiste, dans ses analyses, sépare et oppose. Il demeure en deçà du voile de la révélation divine. Mais l'expérience mystique qui s'épanouit au delà, décèle l'inaltérable unicité de l'existence tout entière, par delà les siècles et les frontières, dans l'ardente fusion d'une étreinte radieuse où il n'est plus de place pour aucune division: tout est Dieu !
L'Ascension ne va nulle part ! Elle monte des profondeurs de notre être vers la paix de sa Vérité immortelle où toute forme disparaît, où ne subsiste que Dieu seul. Tout est Dieu ! Et sa Lumière étincelle au-dedans de nous-mêmes, à l'intérieur de la Vie où règne le Père à jamais:
Il est là, l'éveil de la conscience à l'immortalité (Rig-Veda 1.170 str. 4)
au cœur de notre cœur sans défaut, quand tout le reste a été oublié.

Le chemin de l'Ascension va de l'extérieur vers l'intérieur, de l'apparence à l'Etre, par le lien subtil qui les unit indissolublement: le Père au Fils, la Mère divine à l'univers, l'Éternel-Brahman immuable au jeu du mouvement et des formes, l'Infini radieux au temps qui le découpe à nos yeux.
LES TROIS COMMENCEMENTS

« Le commencement » de l'enseignement de Jésus n'est pas l'an trente de notre ère ! Le commencement de sa Parole est l'Aube des temps, quand les siècles eux-mêmes n'étaient pas, quand le Néant dormait au sein de l’absolu comme le sommet secret d'une révélation de Soi infinie. Béni soit ce sommeil, béni soit ce Néant qui, par la puissance de l'Unique, ont enfanté le chemin de la Lumière dans la nuit de l'inexistence, pour que soit possible la grâce d'une reconnaissance ineffable de Soi ! L'Amour qui enfante à Soi le chemin de sa propre Perfection. La Vie qui se donne, sans condition, afin que soit l'éveil à une conscience insondable dans le jeu de l'espace et du temps.
Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. (Gort. I)
Alors déjà était la rédemption, l'articulation de la loi qui fait du Fils unique le chemin divin de la Vie et son retour à l'Absolu. Suivant une autre formulation, divine elle aussi, on peut dire: alors déjà était la délivrance qui fait de la Mère la route parfaite et sacrée de l'existence et de son accomplissement en Brahman- Il n'y a aucune différence entre les deux formules. Toutes les deux viennent de Dieu et toutes les deux conduisent à Dieu par la loi de sa création et la béatitude de sa grâce.

Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie et la vie était la lumière des hommes. (Ev. de Jean 1: 1-4) où s'effacent toutes les formes, dans la Béatitude qui les ressuscite à leur Perfection éternelle. L'Ascension se fait en nous:
Christ monté vers son Père et notre Père, vers son Dieu et notre Dieu, (Jean 20 : 17)
actuellement et toujours, individuellement et universellement à la fois. Du commencement, par l'enseignement et les ordres du Saint-Esprit, la créature, du dedans d'elle-même, en Christ qui est sa vie, naît à Dieu, monte à Dieu, « enlevée au ciel » dans la Lumière de sa transfiguration bienheureuse. Ici comme ailleurs, Christ est le chemin qui s'incarne et se révèle en l'homme, pour la rédemption de l'individu et du monde, simultanément, par delà les siècles de l'histoire et au travers d'eux. Il n'y a point de limite à sa Réalité, point de condition à son Amour, point de tonalité particulière à son Enseignement, autres que les ordres du Saint-Esprit qui est sa Nature, son Existence et sa Félicité comme elles sont les nôtres. Il en est le commencement, la croissance et la fin, car la Parole est la Vie, et la Lumière est la Vie et l'Apocalypse de Dieu dans l'univers. Il est aussi le « choix », le Jugement divin qui du dedans de la créature estime selon Dieu la valeur des choses et des pensées, découvre le chemin de sa transfiguration.

La Vérité ne nous vient pas tout d'un coup mais lentement et peu à peu, avec les actes de notre destinée terrestre, avec les élans de notre cœur et la persévérance de notre âme. Elle est la progression de notre conscience dans la compréhension et la paix, dans l'oubli de soi et l'amour de la Lumière qui s'éveille en nous avec le travail de nos mains, l'effort de notre pensée, la joie de notre consécration à ce qui nous dépasse et nous transcende, dans une vastitude qui nous comble de son authenticité. Le chemin est long, ardu, souvent douloureux. Mais il ne nous déçoit jamais, car il est notre propre sanctification dans la gloire de notre perfection immortelle, quand l'ego tapageur s'est tu et que règne en nous la sérénité lucide de l'Esprit. Alors cesse le combat de nos contradictions et de nos peines, de nos hésitations et de nos remords, de nos rancœurs et de nos craintes. Alors se lève dans notre âme satisfaite l'Aube d'un Jour merveilleux et nouveau, dont le seul chant est Dieu et dont la Vérité est le pardon des hommes, de tous les hommes nés de Dieu, promis à sa révélation. La douceur de la joie éprouvée est comparable à la caresse du soleil, au clair matin d'un jour d'été, quand la rosée est fraîche aux pétales des fleurs, quand les oiseaux saluent le retour de la lumière avec une allégresse infinie. Et cette joie demeure; et sa tendresse, sa douceur débordent sur l'humanité, comme jaillies d'une coupe insondable.
« Le lait et le miel » de la Bible ne sont pas une image ! Au pays de notre transfiguration intérieure où s'accomplit l'Apocalypse ineffable du Créateur en l'homme, ils sont la réalité immortelle de notre être !

Le « choix » se fait par Dieu et « les apôtres qu'il a choisis » sont les forces de notre nature promises à son dessein rédempteur du dedans d'elles-mêmes, les énergies de la pensée, du cœur et de l'action, dont la substance est la Lumière et l'œuvre est la Vérité du Seigneur, dans une croissance intégrale qui « monte » à Lui, du sein des temps. Nous sommes l'univers et Dieu est notre Réalité. Les apôtres en nous sont le chemin de son Amour sur la terre.

Et « le ciel où il fut enlevé » est l'illumination indiscutable dont un seul éclat nous comble à jamais. Alors le temps n'est plus et l'espace a disparu. Un étincellement nous habite, dont nous sommes le centre et l'immensité. Les contours de notre stature, les articulations de notre pensée, les limites de nos gestes, de notre cœur et de notre âme se fondent dans l'éternité. Tout est Dieu ! Et le monde s'élève en Lui, s'accomplit en Lui, indissolublement. L'Amour emplit de sa légèreté prodigieuse toute l'étendue de notre conscience devenue démesurée, comme si d'impalpables ailes frôlaient l'Infini de leur félicité. La Sagesse, la Joie, la Certitude ineffables et toute la Puissance de la Vie qui vient du ciel, d'auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu, (Apoc. 21:10) émerveillées, s'épanouissent dans la limpidité d'un Matin où l’Éternel, enfin connu dans sa Réalité inviolable, est indiciblement souverain.


LE CANTIQUE DE DIEU
J'ai cherché Dieu,
et voici, Dieu était dans les étapes successives, dans la rencontre tou­jours inattendue de la vie.
Je me suis adressé à tout ce qui professait Dieu, à tout ce qui disait Sa gloire et Sa sagesse,
et voici, le visage qui ne trompe point, la parole qui ne dissimule point, la direction qui n'égare point et n'isole point, était au détour simple de la route, dans la supplication reconnue de mon coeur.
Car quelqu'un avait préparé le chemin, qui savait les particularités du pays et les relais où l'on dépose sa fatigue et son angoisse avant d'aller plus loin dans le voyage.
Quelqu'un a fait de sa démarche la démarche d'eux tous afin qu'il n'y ait qu'une seule prière et un seul déplacement, une seule ouïe et une seule réponse sous le jour d'un unique regard de gloire.
Quelqu'un a fait de sa hardiesse leur hésitation, et de sa certitude leur ignorance.
Et la mesure qui était infinie est devenue la connaissance étroite et subordonnée ;
Et la grandeur qui n'avait pas son origine dans la distance est devenue pareille à toutes les choses qui sont dans la distance et dans la joie de la condition.
Quelqu'un s'est revêtu de la tournure du verbe et de sa familiarité, pour eux tous qui sont dans la tournure et dans les rapports de l'amitié.
Quelqu'un s'est fait le voyageur, qui n'avait pas besoin du voyage pour connaître et pas besoin du but pour comprendre ;avec eux tous, il s'est fait suppliant sur le chemin qui éloigne et sur le chemin qui ramène, afin que soit connue la distance et disparaisse la contrée qui a été éta­blie pour le voyage ;afin que soit détruit tout ce qui se détourne et se distrait de la dis­tance, et crée ailleurs une dimension sans fondement.
Quelqu'un a fait de la distance un parcours qui relie, et s'est dissimulé enfin derrière la connaissance, au coeur de tous, au cœur de tout, afin qu'ils le trouvent et qu'ils le voient, non plus sous les traits agran­dis de leur propre visage, mais dans sa majesté qui est étrangère à leurs propos.
Et voici, les yeux sont devenus sans fraude et les yeux ont connu la vision ; les mains sont devenues sans avidité et les mains ont connu le travail qui ne paie point de la peine ; le cœur est devenu sans attente et le cœur a connu la dévotion, les pieds sont devenus sans timidité, et les pieds ont connu la fatigue pour laquelle ils avaient été créés.
Et toutes les facultés, également propices, également nécessaires, ont connu l'œuvre qu'elles avaient reçu en don d'accomplir et d'achever.
Et toutes les facultés, également royales, également pures, ont connu l'œuvre gratuite où transparaît Dieu.
Et toutes les facultés, également parfaites, chacune selon sa nature, également harmonieuses, chacune avec toutes les autres, ont connu le devoir où il n'est ni perte ni récompense.
Nul ne peut dire le chemin. Seul celui qui est devenu le chemin peut le donner et le reparcourir, avec la même peine, avec le même amour, interminablement, pour ceux qui sont en son commencement.
Telle est la grâce, telle est la gloire et telle est la sagesse. Et celui en qui elles descendent ne peut plus les oublier.
Mais il oublie cela, tout entier, qui donne du prix à l'existence de qui a choisi la mort pour, bénéfice à ses travaux.

LE CANTIQUE DE LA VÉRITÉ
(1943)
J'ai cherché la vérité comme on cherche un trésor.
Certes, elle n'était pas l'unique ambition de mes travaux. Qui peut dire ce qu'il y a tout au fond de nos désirs ?
Car ils sont comme des visages que la course du soleil marque d'ombres changeantes ; et ils sont comme la terre qui cache sa semence.
Au travers de tant d'aspects où sont la fantaisie et l'orgueil, j'ai cherché la vérité comme les eaux obéissent à leur loi.
Mais l'ange s'est dressé au seuil du paradis et de son glaive il a brisé, tout le langage de mon coeur.
Puissante est la vérité, inimaginable est-elle, et au-dessus de toute stature.
J'essayerai de dire d'elle, la glorieuse, l'ineffable, ce qui la contrain­dra le moins.
Sache, ô terre dont les formes sont sans fin, sache que nul ne peut transmettre la vérité.
Mais sache aussi que la capture de la vérité n'est pas inaccessible à notre chant. Je dis chant, parce que la conquête de la vérité est une oeuvre d'amour comme le chant.
La conquête de la vérité est une peine, pour nous qui vivons dans la peine inlassable, pour nous qui sommes la sueur de tout ce qui S'accomplit dans le sein sanctifié où son âme et notre âme se per­çoivent et se confondent dans un baiser qui durera jusqu'au matin.
J'ai cherché la vérité comme on cherche une loi, comme on cherche la clef d'une pensée, la justesse d'une action.
Et j'ai trouvé la vérité dans la joie de ma recherche. Où est la vérité
Elle tombe des lèvres qu'a brûlées le tison de l'ange, et seuls la recon­naissent ceux qui l'attendent avec un coeur d'amour.
La vérité n'est ni supérieure, ni inférieure, ni ancienne, ni future.
La vérité est dans la chaleur même de la vie, dans la peine et dans ce qui dépasse la peine.
Les lois sont en elle, mais elles ne la contiennent pas.
Il est plus commode d'adorer les lois. Mais telle n'est pas la vérité. La vérité se voile, et elle ne se révèle qu'à la mesure de nos forces.
Nul ne peut donner la vérité, pas même les saints, pas même les sages de Dieu.
La vérité se donne elle-même à ceux dont le cœur souffre à cause de sa présence.
La parole des sages et des saints, la parole des Ecritures disent la vérité conformément à l'intelligence.
Elles ne la donnent point.
Il faut que chaque enfant s'en retourne, sur le chemin où elle passe. Mais elle n'est pas au bout du chemin.
Elle est à chaque pas, dans l'histoire des hommes.
La vérité est une rencontre avec Dieu.
Mais qui dira jamais la nature de cette rencontre ?
Telle est pourtant l'épée qui tranchera le fil de notre servitude.
Dans les chants de célébration il y a Dieu.
Mais Dieu est-il dans le coeur des hommes qui les chantent ? Car Dieu n'est pas, simplement par le cantique de Son nom. Dieu est quand nous ne sommes plus.
Et pourtant les deux présences sont là, toutes pénétrées l'une de l'autre.
La rencontre avec Dieu est une mort dans l'homme et un accueil de Ce qui n'est plus lui.
Et pourtant l'homme est là avec sa dépendance des choses.
La rencontre avec Dieu est une mort dans l'homme et une résurrection.
Ce qui naît dans le coeur de l'homme qui s'est détruit en Dieu est l'ineffable vérité.
Comment pourrait-on jamais dire la vérité
Car pour la redire aux hommes, il faut se défaire d'elle à nouveau, il faut la rendre expressive et la polir selon le mode aimable des écrits.
Voilà pourquoi jamais les mots ne donneront la vérité.
Ils en tirent des mélodies, merveilleuses comme l'ambition, dont le seul but est d'éveiller l'extase dans le cœur de ceux qui attendent.
La vérité est comparable au chant.
Et l'on ne force pas le chant, il se donne selon sa loi, si on ne lui en substitue aucune autre.
La vérité du chant est joie ; c'est la reconnaissance unique où le don réciproque est absolu.
L'édifice d'un double élan trouve sa forme et cette forme est vie d'amour.
J'ai cherché la vérité comme un malade recherche la santé.
Et voici, la vérité est le bien-être dans la maladie et dans la santé. Elle respire avec ce qui donne et avec ce qui reprend, et elle est bonne avec la grâce et avec la disgrâce dont elle prépare pare le pardon.
Le matin est venu, et la vérité était encore sur les lèvres de l'ange le goût nouveau qui vient de la langue et de la gorge, et de tout l'être intérieur.
Les mots avaient perdu cette ambiguïté des relations humaines. Ils étaient faits de lumière et ils étaient faits de joie.
Sache, ô terre dont les formes sont sans fin, sache que l'ange, ayant fermé le paradis, a donné le courage du chant et la promesse de la justice dans la récompense.
Il s'est servi de ta ruine et de ta sève, et il en a pétri une pâte dont il fait ta nourriture.
Aveugle, aveugle est le regard des hommes !
Insatiables sont leurs mains, commune est l'heure de leur naissance et l'heure de leur mort,
Insipides sont leurs espoirs.
Console-toi, ô terre d'infortune et de gloire, oublie ta détresse
Il n'appartient pas à l'homme de donner l'espérance, mais à Dieu. Et l'espérance de Dieu, c'est la réponse de la vérité à notre attente.

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